Faucheux
Faucheux
Les opilions sont connus depuis le carbonifère. L’ordre contient environ 3 000 espèces, la plupart en région tropicale, et vingt-sept sont présentes en Europe, surtout dans le Nord-Ouest.
Ils possèdent tous un corps dont le céphalothorax et l’abdomen sont soudés, mais le développement de leurs appendices est variable selon les trois sous- ordres. Les cyphophtalmes ont le corps recouvert d’un bouclier et mesurent à peine 2 ou 3 millimètres de long. Les laniatores ont des pattes-mâchoires très développées, souvent armées d’épines, et sont presque exclusivement tropicaux. Les palpatores ont des pattes-mâchoires grêles, certaines formes ayant un corps trapu et des pattes courtes, d’autres, commes les espèces européennes, un corps globuleux et de longues pattes. La taille du corps varie de 1 à 20 millimètres (moyenne de 5 à 10 mm), mais l’envergure totale atteint 200 millimètres environ chez les Gagrel- la, genre d’Asie tropicale.
La plupart des espèces ne vivent qu’une année, tout au moins dans les pays tempérés. Les œufs passent l’hiver dans leur abri et se développent sans soins parentaux; les jeunes n’en sortent qu’au printemps et, devenus adultes, disparaissent en automne.
Leurs ennemis sont peu nombreux et non spécifiques. Les faucheux peuvent servir de pâture aux poissons, grenouilles, oiseaux, scolopendres, araignées, etc.
A la recherche de l’humidité
Les opilions se trouvent généralement dans des lieux assez humides et peuvent même se baigner pour boire avec avidité. La plupart ont des habitudes nocturnes et fréquentent les mêmes endroits que les araignées. Ils ne filent pas de soie, ne se font aucun abri. Beaucoup d’espèces er-rent dans la litière, la mousse ou les herbes, d’autres s’abritent sous les pierres ou les bois morts. Certaines encore vivent exclusivement dans des grottes : c’est le cas des Scotolemon pyrénéens.
A l’inverse des autres arachnides, il n’y a pas de parade nuptiale chez les opilions. L’accouplement dure de quelques secondes à quelques minutes : les deux individus se tiennent face à face, les pattes plus ou moins enchevêtrées. Le mâle fait saillir son pénis de son étui, le passe vers l’avant entre les chélicères de la femelle pour l’introduire dans son oviducte, situé sur la face ventrale du corps.
La femelle choisit pour pondre des endroits d’ordinaire humides, mais ne construit aucun nid pour abriter ses œufs. L’ovipositeur (organe génital de la femelle en forme de cylindre) est extrêmement extensible chez les espèces européennes et leur permet de déposer les œufs assez profondément dans le sol. Les pontes varient beaucoup en importance : le nombre total atteint 400 à 600 œufs chez Phalan- gium opilio en deux ou trois pontes successives.