Le développement fonctionnel
Grossesse avec bébé et ventre qui évoluent semaines après semaines
La mère sent bouger au 4e mois ; en réalité, l’embryon bouge plut tôt mais, en raison de sa taille minuscule, ses mouvements ne sont pas perçus. L’échographie révèle des mouvements discrets des bras et des jambes dès qu’ils sont formés. A 10 semaines, on décèle des mouvements de flexion et d’extension du tronc. A 14 semaines, le fœtus avale. A 16 semaines, on observe que la cage thoracique s’ouvre et se ferme ; ce qui préfigure les mouvements respiratoires qui avant la naissance ne brassent que le liquide amniotique dans lequel le foetus baigne. Le foetus est un gros dormeur. A la 30e semaine, un peu avant 6 mois, l’électroencéphalographie apporte la preuve d’une activité de l’écorce cérébrale rappelant l’état de sommeil rapide. Le sommeil calme est d’apparition plus tardive que le sommeil agité. A la 36e semaine, les trois états qui caractérisent les traces du cerveau adulte existent : veille, sommeil lent, sommeil rapide dit paradoxal.
Tous les appareils sensoriels sont fonctionnels avant la naissance. Dès la 10e semaine de la grossesse, le fœtus a des compétences sensorielles et les stimulations favorisent le développement des aires corticales. La densité des récepteurs tactiles est égale à celle de l’adulte ; ils sont fonctionnels très tôt. La réponse aux stimulations tactiles se manifeste par des mouvements du corps ou des membres. A l’échographie, on peut voir qu’un fœtus de 3 à 4 mois repousse le cordon ombilical qui vient sur sa figure ou que, lors d’une ponction amniotique, il réagit au contact de l’aiguille. L’information visuelle est pauvre en raison de l’obscurité du milieu utérin. Les récepteurs olfactifs paraissent prêts à fonctionner vers la 9e à la 1 Ie semaine de la gestation ; on peut repérer la stratification du bulbe olfactif. Le goût et l’odorat sont stimulés in utero puisque l’alimentation de la mère influe sur la composition du liquide amniotique et vraisemblablement sur son goût. On a noté par échographie l’augmentation des mouvements de déglutition lorsqu’on introduit une substance sucrée dans le liquide amniotique. Le nouveau-né préférera les odeurs et les goûts aux¬quels il a été exposé au cours de la vie foetale.
L’appareil auditif est fonctionnel assez tôt. L’oreille moyenne est formée avant le dernier trimestre avec des osselets de taille adulte dès le 8e mois. La cochlée reconnaissable le 1er mois, s’enroule à la 6e semaine, atteint sa taille adulte à cinq mois. Le liquide amniotique, présent dans la caisse du tympan, est chassé à la naissance. L’audition du fœtus est stimulée par des bruits endogènes et des bruits exogènes. Les premiers sont faits : 1) d’un bruit de fond grave qui va de 1 à environ 1 000 Hz, de l’ordre de 28 dB, 2) de bruits d’origine vasculaire maternelle : battements cardiaques de l’ordre de 25 dB, 3) de bruits d’origine intestinale maternelle (borborygmes). Les bruits exogènes, musique, voix, sont partiellement absorbés par les parois abdominale et utérine. L’atténuation est plus faible dans les fréquences graves, et de plus en plus importante dans les fréquences aiguës ; elle est donc moins importante pour les voix masculines que pour les voix féminines. Toutefois, les vibrations vocales de la mère sont transmises directement par voie thoracique et abdominale. Les réactions fœtales aux bruits sont constatées dès la 22e semaine : à la 28e, lorsque le son augmente, la fréquence cardiaque augmente. Il existe un phénomène d’habituation ; les effets du bruit disparaissent s’il est répété. Un fœtus dont la mère habite à proximité d’un aéroport n’est pas réveillé par le passage d’un avion. Si la mère aménage près d’un aéroport au 5e mois de sa grossesse, le fœtus est au contraire réveillé au moindre passage. Il en est ainsi pour la musique. La mémorisation auditive anténatale a été étudiée par Gottlieb et de Vince chez les animaux. Les Oiseaux reconnaissent dès la naissance le cri de l’espèce à condition de l’avoir entendu dans l’œuf. Des cobayes nouveaux-nés perdent toute réaction à l’audition de cris d’une espèce étrangère, le poulet en l’occurrence, pourvu qu’ils aient été habitués à ce son in utero. La brebis a une accélération cardiaque moins intense si un bruit a déjà été entendu au cours de la vie fœtale. Après la naissance, les stimulations évocatrices d’un des bruits intra-utérins rythmés (battements cardiaques) peuvent induire le sommeil du nouveau-né. Il y a sûrement familiarisation avec la voix de la mère pendant la fin de la vie intra-utérine car les nouveaux-nés dès les premiers jours préfèrent la voix de leur mère à n’importe quelles autres voix de femme. Les voix féminines sont généralement préférées aux voix masculines.
Tous ces faits confirment que les systèmes sensoriels fonctionnent in utero. Le fœtus réagit aux incitations sensorielles. A quelle date y a-t-il possibilité d’intégration sensorielle ? C’est difficile à dire. A partir d’un certain moment, avant de naître en tout cas, il y a mémorisation. Les acquisitions prénatales peuvent jouer un rôle dans l’adaptation au milieu extérieur à la naissance, et peut-être, a-t-on supposé, dans les prédispositions musicales.
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