Loirs
Le loir gris (Glis glis) a la taille et l’allure d’un rat, avec une queue bien velue qui lui donne une certaine ressemblance avec l’écureuil, et qu’il peut perdre par autotomie.C’est le plus gips muscardinidé (ou gliridé) actuel. Bon grimpeur, il vit surtout dans les forêts de feuillus d’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, mais il reste inconnu au nord et au nord-est de la France.
Nocturne, il consomme principalement des glands, des faînes, des noix et des noisettes, mais il agrémente aussi son menu de petits vertébrés et d’insectes. On l’attire aisément avec des pièges appâtés de pommes.
Un dormeur légendaire
Les fruits très nourrissants qui composent son régime permettent au loir de constituer des réserves de graisse. Sa prévoyance le pousse aussi à stocker des aliments dans son nid. A la fin de l’été, le loir est devenu très gras et peut peser jusqu’à 300 grammes. Il se cache alors dans un trou d’arbre ou dans un terrier creusé avec ses griffes. En octobre, il s’endort, enroulé sur lui-même, souvent en compagnie d’autres individus. Ses rythmes respiratoire et cardiaque se ralentissent, la température de son corps s’abaisse au voisinage de la température extérieure, et il survit près de Sept mois dans un état de complète léthargie, dont il ne sort qu’au mois de mai, après avoir perdu près de la moitié de son poids. Ses glandes sexuelles sont alors en pleine activité et il entreprend de se reproduire. L’unique portée compte cinq ou six jeunes.
Le loir en captivité peut aussi tomber en léthargie sous l’effet d’un régime trop sec. Exemplaire, ce phénomène de léthargie est bien connu également chez le lérot, le lérotin et le muscardin, et il a été observé chez tous les autres gliridés.
Une vieille habitude familiale
Chez le graphiure (genre Grapbiurus), qui vit dans la forêt tropicale africaine, où la température est à peu près constante autour de 25 °C, on a pu induire expérimentalement un état de léthargie profonde sous l’action combinée du jeûne et du froid. La température, abaissée jusqu’à 6,3 °C, s’est maintenue à ce niveau pendant trois jours. Toutefois, dans ces conditions, le graphiure ne peut se réchauffer spontanément : il lui faut pour cela une température ambiante proche de 14-15 °C, dite «température corporelle critique», plus élevée que celle exigée par le lérot (4 °C). Le fait que les graphiures ne connaissent pas le froid explique probablement cette différence. Les potentialités léthargiques mises en évidence chez les graphiures, qui ne les utilisent probablement jamais, peuvent donc être considérées comme une relicte physiologique de la famille des muscardinidés, liée à des facteurs climatiques déterminés et obsolète dans les régions chaudes.