Vanesses
La sous-famille des nymphalinés, longtemps considérée comme une famille distincte, regroupe de magnifiques papillons présentant fréquemment un polymorphisme saisonnier ou géographique. Chez les adultes des deux sexes, la paire de pattes antérieures est atrophiée. Les chenilles portent le plus souvent des épines, parfois ramifiées. Les chrysalides, succinctes, ont souvent des taches nacrées ou métalliques.
Acraea est un genre presque exclusivement éthiopien, dont les papillons aux ailes souvent translucides sont imités par des espèces appartenant à des familles très différentes. Les Heliconius néotropicaux ont des ailes arrondies et allongées, de couleurs vives. Chez ces grands papillons (jusqu’à 90 mm d’envergure), les deux sexes ont des glandes répugnatoires abdominales.
Les mâles des morphos, dont l’envergure est très grande et le corps assez petit, ont des ailes d’un bleu vif éclatant, tandis que les femelles sont beaucoup plus ternes. Leur beauté a valu aux morphos de payer un lourd tribut aux marchands d’objets décoratifs (on fait des tableaux avec leurs ailes!).
Les vanesses et les argynnes, répandus dans nos régions, sont de jolis papillons familiers. Les chenilles des vanesses se développent souvent sur l’ortie, tandis que les argynnes et les mélitées sont plutôt dépendants des violettes. La belle-dame (Cynthia cardui) est un migrateur régulier dans nos contrées; c’est l’un des rares papillons vraiment cosmopolites. La plupart des vanesses ont une livrée cryptique aux revers des ailes; certains, comme le robert-le-diable (Polygonia c-album) ou Kallima inachus, imitent de façon remarquable des feuilles sèches par la forme et les dessins de leurs ailes.
Satyres et autres silènes
La sous-famille des satyrinés est un important groupe de papillons diurnes dont les ailes présentent des ocelles (supposés évoquer des yeux pour détourner les prédateurs vers les parties non vitales des insectes). Aux ailes antérieures, une à trois nervures sont fortement renflées vers la base. Les chenilles, plus ou moins en forme de fuseaux, vivent sur certaines plantes à fleurs, dont les graminées. Fait remarquable, quelques espèces sont crépuscu¬laires, voire nocturnes. D’une manière générale, ces papillons diurnes préfèrent les endroits ombragés. Les mâles sont souvent dotés d’écailles androconiales émettant des substances odoriférantes.
Les moirés (Erebia) dominent en haute montagne ; leurs ailes brun-roux ocellées sont semblables d’une espèce à l’autre. Les satyres (Satyrus et genres apparentés) abondent souvent dans les pierriers des régions chaudes et ensoleillées, où le revers de leurs ailes est très cryptique.
Mars changeants et charaxinés
La sous-famille des apaturinés regroupe quelques espèces dont les ailes aux reflets bleutés ne sont pas sans évoquer celles des morphos guyanais, mais les mars fréquentent les forêts humides des régions tempérées, où ils viennent profiter de l’humidité des chemins, affectionnant tout particulièrement les déjections des mammifères.
Les charaxinés sont des splendides papillons tropicaux dont les ailes postérieures possèdent deux «queues». Le pacha à deux queues (Charaxes jasius) atteint le midi de la France, où sa chenille se développe sur l’arbousier.