Chiens, loups et canidés
Le loup (et le chien, sa forme domestique) est un canidé, au même titre que le lycaon, le coyote, le chacal, le dingo et les renards. Si l’on excepte le chien, introduit pratiquement partout où vit l’homme, cette famille de prédateurs est très largement répandue dans le monde, sauf en Nouvelle-Zélande, à Madagascar et en Nouvelle-Guinée.
De remarquables coureurs
Les canidés sont des carnivores exclusifs, même si quelques rares espèces consomment des matières végétales. Les longues pattes et le corps musclé des représentants du genre Canis en font de remarquables coureurs, capables de soutenir une allure rapide sur de longues distances. Ils chassent ainsi, seuls ou en meutes, poursuivant leurs proies sur d’immenses étendues. Le dimorphisme sexuel externe est peu prononcé, les mâles étant seulement un peu plus grands que les femelles.
Le loup : mythes et réalité
Le loup est sans conteste l’un des animaux qui ont le plus marqué l’imaginaire des peuples des régions tempérées. Dans la langue française, quantité de métaphores en témoignent, ainsi que les contes pour enfants. Le «grand méchant loup» a acquis sa réputation au gré des millénaires, alors qu’il empiétait sur le territoire d’un autre prédateur : l’homme. S’il en a beaucoup dévoré dans les contes et les légendes, il semble que le loup en bonne santé s’attaque rarement aux humains. En fait, il tue surtout le bétail, même si, en cas de guerre ou d’épidémie, il ne dédaigne pas les cadavres.
Certains auteurs distin-guent deux espèces de loups, le loup commun (Canis lupus), d’Amérique du Nord et d’Eurasie, et le loup roux (Canis rufus), du sud- est des États-Unis. Ce dernier semble éteint à l’état sauvage, tandis que le premier est représenté par plusieurs sous-espèces, dont le loup des steppes (C. lupus campestris) et le loup de la Grande Prairie (C. I. nubilus).
Le loup se reconnaît à son épaisse queue touffue. Son pelage varie selon les biotopes où il évolue. Les populations réparties au pourtour du cercle polaire, où la neige est omniprésente, sont presque blanches, tandis que, dans le sud de l’Europe, les sujets sont brun jaunâtre à noirâtre. Ce chasseur des grands espaces est pourvu d’une ouïe très fine, d’un bon odorat et d’une vue perçante.
Un animal sociable et fidèle
Animaux sociables, les loups se rassemblent en groupes familiaux qui comptent généralement moins d’une vingtaine d’individus et dont la cohésion est entretenue par un ensemble de comporte¬ments permettant de préciser la place hiérarchique de chacun. Ainsi, le mâle dominant manifeste sa prééminence en portant la queue plus haut que ses congénères.
A la chasse, les membres de la meute s’organisent pour rabattre les proies : cervidés ou chevaux sauvages, selon les régions, mais également bétail en zone rurale, et même souris et poissons en cas de disette. Les meutes ont besoin de vastes domaines, dont l’étendue augmente avec la raréfaction des grosses proies. Hurlements caractéristiques et marques odoriférantes permettent de délimiter et de défendre des territoires stables. Pour éviter de s’affronter, les meutes voisines communiquent régulièrement entre elles grâce aux hurlements.
Cette structure sociale stable est modifiée dans les régions de toundras où les loups suivent les migrations régulières du caribou, comme autrefois également celles saïga.
Les couples étant unis pour la vie, la meute s’organise autour du mâle et de la femelle reproducteurs. Après une gestation d’une soixantaine de jours, la louve met bas de trois à huit louveteaux à la fin de l’hiver. Aveugles et nus, les nouveau-nés reçoivent nourriture et soins de leurs parents et d’autres membres de la meute. Ils sortent bien vite de la tanière, devant laquelle ils jouent avec leur «famille». Les louveteaux n’atteignant la maturité sexuelle qu’à l’âge de deux ans, ils ont tout le loisir d’aider le couple dominant.
Le loup, la chèvre et le chevreau…
Le loup a désormais disparu d’Europe occidentale, excepté quelques populations relictuelles, en Espagne notamment (environ 10 000 loups pour toute l’Europe). Dans nos régions, ce prédateur a joué jadis un rôle important dans la régulation des populations de mammifères. S’il s’en prenait essentiellement aux grands cervidés et aux caprinés, il ne négligeait pas
pour autant de plus petites proies.
Depuis l’aube de l’humanité, le loup a concurrencé l’homme sur son domaine, s’attaquant par la suite à son bétail. L’homme de Cro-Magnon et ses successeurs ne semblaient guère lui accorder d’importance, car il n’est guère représenté sur les gravures rupestres…
Entre chien et loup
La domestication du loup s’est opérée vraisemblablement en plusieurs endroits, il y a environ 12 000 ans. Nul doute que l’occupation d’une niche écologique semblable n’ait contribué, depuis l’émergence d’Homo sapiens sapiens, à ce phénomène. On peut imaginer que l’homme a recueilli des louveteaux et qu’il leur a imposé un dressage : la structure hiérarchique des meutes, fondée sur la soumission au couple dominant, a pu faciliter ce processus. Au fil des siècles et des générations, l’homme est parvenu à sélectionner les animaux les plus dociles et les plus capables de défendre le bétail. Des préférences esthétiques ont également pu favoriser l’apparition de races originales.
Dès l’âge du fer, les diverses races de chiens étaient déjà constituées. Selon les régions, les individus les plus aptes à survivre ont produit des races distinctes : chiens massifs des montagnes, chiens sveltes des steppes et petites races des forêts.
Dès la fin du néolithique, on distingue plusieurs types de chiens domestiques. L’un d’entre eux, de grande taille, est parfois considéré comme issu des grands loups peuplant le nord de l’Eurasie : le berger allemand pourrait être le descendant de cet ancêtre. La majorité de nos chiens actuels, mis à part le berger allemand, seraient en revanche issus de loups méridionaux de. petite taille, dont on a retrouvé les traces près des habitations lacustres de Suisse et dans des sites d’Angleterre
Vidéo : Chiens, loups et canidés
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