Abeilles
Les abeilles primitives
Elles possèdent une langue très réduite, des palpes labiaux dont les articles sont tous semblables et un abdomen qui se termine par un triangle distinct (triangle pygidial). Elles construisent leurs nids, à parois nues, dans la terre et butinent lentement des fleurs à corolle peu profonde. La plupart ont des mœurs solitaires et un cycle biologique annuel. Il n’est pas rare que les mâles de certaines espèces se réunissent en grand nombre sur des plantes pour y passer la nuit.
Les collétidés sont les plus archaïques : ces abeilles ont la langue tronquée ou bifide, et leurs tarses sont dépourvus de brosses à pollen. Les Colletes creusent des galeries profondes dans les sols meubles qui mènent aux cellules où elles déposent nectar et pollen en quantité, avant la ponte. Les Hylaeus creusent leurs nids dans des. cavités déjà existantes, dans la terre, le bois et des tiges creuses.
Les andrénidés présentent d’ordinaire une langue courte et pointue ; leurs pattes sont dotées de différents appareils collecteurs de pollen. Ces abeilles montrent souvent un dimorphisme sexuel marqué : la tête et les mandibules des mâles sont plus développées et leur couleur diffère de celle des femelles. Les andrènes, généralement printanières, recherchent les terrains meubles où elles creusent leurs nids, des galeries reliées à des logettes aux parois nues. Chaque individu peut fabriquer plusieurs nids, qu’il est d’ordinaire seul à approvisionner ; chez certaines espèces, il arrive que plusieurs femelles amassent des provisions dans le même nid.
Les halictidés ont une langue repliable suffisamment longue pour butiner les corolles profondes; ces abeilles disposent par ailleurs de brosses à pollen ou même, parfois, de poils collecteurs sur tout le corps. On peut observer dans cette famille une ébauche de vie sociale.
Les abeilles supérieures : des mœurs raffinées
Les trois familles d’abeilles supérieures – mélittidés, mégachilidés et apidés se distinguent des précédentes par leur longue langue, la structure de leurs palpes labiaux et leur biologie. Elles construisent des nids élaborés à l’aide de divers matériaux et de sécrétions, et butinent activement la plupart des fleurs grâce à leur longue langue. Si quelques-unes – dont l’abeille domestique – forment des sociétés hautement évoluées, la grande majorité ont des mœurs solitaires, et toutes ont un comportement très sophistiqué.
Les mégachilidés se reconnaissent par leur brosse abdominale et par leurs méthodes de construction et d’approvisionnement du nid.
Certaines mégachiles sont fouisseuses ou maçonnes, d’autres nidifient dans les ronciers ou les coquilles d’escargots vides. C’est à cette famille qu’appartiennent les abeilles coupeuses de feuilles ou de fleurs. Chez plusieurs espèces, certains individus dorment la nuit fixés à un chaume par les mandibules. Ces abeilles ont un cycle annuel ; les adultes réintègrent leur cocon pour hiverner. La disposition linéaire des cellules dans le nid et leur incapacité à perforer obligent les jeunes adultes à sortir en sens inverse de la ponte, les derniers pondus partant les premiers. Tandis que les mégachiles, de couleur terne, sont des abeilles maçonnes, les osmies, noires ou rousses, établissent leurs nids dans des sites variés : tiges creuses, coquilles vides,
talus, etc. Les mégachiles du genre Perezia pondent, quant à elles, dans le nid des autres abeilles. Certaines anthidies, de couleurs plus bigarrées, utilisent la résine des conifères pour tapisser et obturer les cellules de leurs nids.
Les apidés
Les apidés sont caractérisés par une très longue langue cylindrique et un vol bruyant et rapide. On distingue généralement les apidés inférieurs, solitaires et n’utilisant pas de cire pour bâtir leur nid, des abeilles supérieures, sociales et productrices de cire. Parmi les apidés inférieurs, les xylocopes, de gros insectes violacés, creusent de longues galeries dans le bois sec, où ils aménagent une quinzaine de cellules contenant du pollen et abritant une larve.
Les apidés supérieurs regroupent les bourdons, les mélipones et les abeilles au sens strict. Ils vivent en sociétés, souvent pérennes, comprenant trois castes : reines, ouvrières et mâles. Les bourdons, de grosses abeilles velues, vivent en sociétés annuelles dans des nids terrestres faits de mousse et d’herbe ; ils fréquentent surtout les régions froides et montagneuses. Les mélipones, très communes en forêt tropicale, nidifient dans des cavités du sol; il n’est pas rare qu’un nid ait plusieurs reines et fait remarquable les mâles travaillent aussi…
L’abeille domestique
L’abeille domestique (Apis mellifica) est originaire d’Asie méridionale. La ruche, qui peut parfois contenir jusqu’à 50 000 individus, n’héberge qu’une reine, fécondée lors du vol nuptial et pouvant vivre plusieurs années. Les ouvrières nettoient et ventilent la ruche, nourrissent les larves, gèrent les réserves de miel et sécrètent de la cire pour confectionner les alvéoles. Elles butinent les fleurs et peuvent par ailleurs, si besoin, rapporter de l’eau pour la régulation thermique du nid.
Au bout de un à trois ans, la reine essaime avec quelques milliers de jeunes ouvrières. Dans les mois suivants, une jeune reine tue l’ancienne et prend sa place dans la nouvelle ruche. Pendant ce temps, les ouvrières de la ruche d’origine nourrissent de gelée royale une larve, qui deviendra la nouvelle reine.
Comme les termitières et les fourmilières, les ruches sont parfois pillées par divers insectes, des lépidoptères, notamment. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler que les abeilles jouent un rôle indispensable dans la fécondation des plantes à fleurs.