Balanes, anatifes et cirripèdes
Les cirripèdes comprennent trois ordres : Thoracica, Acrothoracica et Rhizocepha- la. Le premier ordre regroupe les représentants typiques, avec trois sous-ordres : les lépadomorphes (anatifes, comme Le- pas), les verrucomorphes et les balano-morphes (balanes, comme Balanus).
Pour la plupart, les cirripèdes sont fixés à un support et formés d’un assemblage de plaques, les valves, constituant une corolle calcifiée. Ils sont le plus souvent hermaphrodites : testicules et ovaires sont fonctionnels simultanément. Néanmoins, la fécondation est croisée entre deux individus; le pénis long et flexible s’extrait des valves et va déposer les spermatozoïdes à l’intérieur d’un individu voisin. Les accouplements sont plus faciles pour ceux qui vivent en colonies étroitement rassemblées. Pour les animaux isolés, on suppose qu’il y a autofécondation. Chez les rares espèces à sexes séparés, le mâle, très petit, vit en parasite sur la femelle. La première larve, le nauplius, est libre, puis une deuxième larve, appelée cypris, se fixe sur le support définitif. Elle sécrète ensuite ses plaques calcaires et se transforme en adulte.
Balanes et anatifes
Les balanes ressemblent à un cône sans pédoncule, d’environ 1 centimètre de diamètre à la base, soudé aux rochers littoraux, aux coquillages ou à la peau des cétacés ; le corps de l’animal ne peut se détacher de son support et il est inclus dans les valves, des plaques calcaires blanches en forme de cratère. Les anatifes, ou bernacles, souvent accrochés par grappes aux bois flottants, ont une forme de sac garni de plaques articulées, et sont fixés à l’extrémité d’une tige, ou pédoncule, qui peut être charnue, lisse ou écailleuse. Chez ces deux groupes, les plaques, lorsqu’elles s’entrouvrent, laissent apparaître des filaments, les cirres, qui sont les appendices homologues de ceux des autres crustacés, mais profondément modifiés et allongés en fouet. Les cirres servent à la nutrition, le plancton constituant la base du régime alimentaire.
Une grande résistance aux vagues et aux températures extrêmes
Balanes et anatifes vivent essentiellement dans la zone des marées et sont adaptés pour résister à la force des vagues. Leurs plaques s’ouvrent quand les conditions sont favorables pour que l’animal puisse respirer et s’alimenter, et se referment quand le milieu est hostile. D’autres cirripèdes, comme les pollicipes, ou poucepieds, sont aussi fixés au substrat par un long pédoncule, charnu mais flexible, qui se ploie au gré des courants. A marée basse, ces diverses espèces se réfugient dans leur coquille hermétiquement close en emprisonnant une petite réserve d’eau qui leur permet d’attendre la marée suivante. Quand le couvercle s’ouvre dans l’eau, les cirripèdes laissent passer un panache de pattes hypertrophiées, dont les battements assurent le renouvellement de l’eau. Les balanes peuvent supporter des températures supérieures à 40 °C et résister au choc thermique provoqué par le retour des vagues à marée montante, dont l’amplitude peut dépasser 20 °C. Un certain nombre de mécanismes physiologiques régulent l’effet de ces températures extrêmes ; en cas de gel, en particulier, les balanes augmentent leur concentration en sel et en sucres pour freiner la formation des cristaux de glace dans leurs cellules.
Vidéo : Balanes, anatifes et cirripèdes
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