Batraciens
Les premiers amphibiens, ou batraciens (du grec batrakhos : grenouille), semblent être apparus, d’après leurs vestiges fossiles, au dévonien, il y a environ 360 millions d’années. Les poissons qui tentaient ainsi de coloniser la terre ferme étaient des crossoptérygiens (voir Coelacanthe) : leurs nageoires, soutenues par des rayons osseux, préfiguraient les membres des vertébrés tétrapodes. Ils avaient aussi déjà acquis un organe dont le rôle allait devenir indispensable pour une vie aérienne : le poumon.
L’adaptation à la vie terrestre
Ces caractères n’étaient cependant pas suffisants : dans l’eau, les organes sont soutenus ; sur terre, la pesanteur impose le renforcement (par ossification) du squelette et notamment le développement des côtes, qui enferment et soutiennent les viscères. Plusieurs problèmes, hérités de leur vie aquatique ancestrale, n’ont pu être tout à fait résolus par les amphibiens; toujours présents, ils caractérisent les représentants actuels de cette sous-classe.
Les amphibiens ont une peau nue et humide, par laquelle ils respirent : leurs poumons ne sont pas suffisamment élaborés pour assurer à eux seuls tous les échanges gazeux. Cette peau, fragile, est très sensible à la dessiccation. Des glandes cutanées peuvent sécréter un mucus qui ralentit l’évaporation, qui demeure néanmoins nécessaire pour contribuer, en particulier, à la thermorégulation de l’organisme.
La métamorphose
Le second problème rencontré par les amphibiens est lié à la perpétuation de l’espèce. C’est chez les amphibiens que l’on observe la plus grande variété de modes de reproduction ; pourtant, ils n’ont pu acquérir le système le plus efficace, celui de l’œuf à coquille et à annexes, mis au point par les reptiles.
Les œufs des amphibiens restent semblables à ceux des poissons, la cellule fécondée étant seulement entourée d’une membrane vitelline et d’une coque gélatineuse. Pour éviter la déshydratation, ils doivent être déposés dans l’eau ou dans un endroit humide, ce qui permet à la coque gélatineuse de se gonfler et de former une épaisse couche de gelée.
Quelques espèces gardent leurs embryons sur elles, les protégeant dans des cavités de leur épiderme dorsal, ou dans leur sac vocal, voire dans leur estomac ! Quelques autres enfin assurent le développement de leur progéniture dans leurs voies génitales; l’existence d’échanges gazeux et nutritifs, spécialement au niveau des branchies des larves, montre ainsi une véritable viviparité.
Quels que soient les efforts mis en œuvre pour la protection des embryons, ceux-ci subissent toujours, après un certain degré de croissance, un remaniement total et rapide de leur anatomie : c’est la métamorphose. D’une conformation de poisson, avec respiration branchiale, ils évoluent vers une conformation d’amphibien adulte, à respiration aérienne. Les formes larvaires sont communément appelées têtards, en raison de leur tête proportionnellement très grosse.
Urodèles, cécilies et anoures
On distingue trois ordres d’amphibiens actuels, d’une importance inégale. Celui des urodèles (superordre : Caudata) comprend des formes marcheuses ou qui nagent en ondulant leur corps : les salamandres et les tritons (moins de 400 espèces) ; l’ordre des cécilies (Gymnophiona) comprend des formes apodes, fouisseuses (200 espèces); l’ordre des anoures (Sa- lientia), le plus vaste, comprend des amphibiens sans queue, à pattes arrière puissantes, aptes au saut et nageant la brasse : ce sont les grenouilles, les rainettes et les crapauds, dont on connaît plus de 3 500 espèces.