Bécasse et scolopacidés
La bécasse des bois (Scolopax rusticola) se rencontre de l’Europe atlantique au Japon. Les populations du nord de l’Europe sont migratrices. Les populations françaises et surtout britanniques sont en partie sédentaires.
La bécasse des bois est un oiseau de taille moyenne (27 cm de long), dont le poids moyen oscille autour de 300 grammes. Elle est dotée d’un très long bec droit (de 60 à 84 mm), garni de nombreuses papilles tactiles qui servent à détecter et à localiser les proies; il présente la particularité d’être mobile dans la partie subterminale de la mandibule supérieure. Cela permet à l’oiseau de manipuler les proies avec précision, en surface ou dans le sol. Les yeux, grands et noirs, sont placés très en arrière de la tête, de sorte que la bécasse a un champ de vision très large, proche de 360°. Le plumage, identique chez les deux sexes, est brun-roux avec des chamarrures noires. Il assure à l’oiseau posé parmi les feuilles mortes un camouflage presque parfait.
Un «sondeur» en guise de bec
La bécasse cherche sa nourriture au sol. au crépuscule et durant la nuit, mais aussi pendant la journée, dans les endroits où elle est sûre de ne pas être dérangée. Avec son bec, elle sonde l’humus des terrains forestiers ou la terre meuble des prairies, à la recherche des lombrics et des larves souterraines qui constituent une grande part de son alimentation. Sur les sols secs et durs, la bécasse se contente de retourner les feuilles et les débris végétaux, et capture ses proies à vue. Elle consomme alors de nombreux coléoptères, des diptères et d’autres insectes, ainsi que des cloportes et des araignées. Elle ajoute à son menu quelques végétaux, graines ou baies.
Une mère dévouée
La femelle assure seule l’incubation, la garde et l’alimentation des jeunes. Le nid est une cuvette de 12 à 15 centimètres de diamètre, garnie de feuilles mortes et d’herbe sèche et souvent située au pied d’un arbre ou d’une vieille souche. La femelle y dépose quatre œufs tachetés à coloration cryptique, qu’elle couve pendant trois semaines. Sitôt leur duvet séché, les bécassons quittent le nid, accompagnés de leur mère. Ils s’alimentent seuls, mais se bornent au début à picorer, sans sonder le sol. Dès qu’un danger survient, la femelle tente de protéger sa progéniture en attirant sur elle l’attention du prédateur. Elle peut simuler une blessure en se traînant au sol, les ailes pendantes, ou encore voleter maladroitement près du sol tout en criant, pendant que les jeunes, dissimulés dans la végétation, s’immobilisent.
La menace écartée, il arrive que la bécasse transporte en vol ses bécassons un à un en lieu sûr, coincés entre ses pattes, jusqu’à 100 mètres de distance.
Au printemps, le mâle se livre à la croule, une sorte de vol prénuptial caractéristique : au crépuscule, il parcourt à plusieurs reprises, en volant lentement et le plumage gonflé, un circuit forestier déterminé. Le vol s’accompagne d’un chant composé de trois ou quatre sons graves, suivi de sifflements très aigus. La femelle rejoint le mâle dans les airs ou l’attire à terre par ses cris. Dès qu’il s’est posé, la parade s’engage et l’accouplement a lieu. La croule cesse durant la nuit et reprend brièvement à l’aube.
Vidéo : Bécasse et scolopacidés
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