Bigorneaux et mésogastropodes
Les bigorneaux appartiennent au genre Littorina. Ce sont des brouteurs d’algues dont on trouve six espèces dans la zone des marées sur les côtes de France, chacune exploitant un niveau, depuis les plus hautes mers jusqu’aux plus basses. Leurs modes de reproduction sont divers. Parmi elles, Littorina littorea, la plus fréquente et la plus grande des six, habite les milieux rocheux dans la partie inférieure de la zone des marées ; elle possède des larves planctoniques, tout comme L. neritoides, qui vit au-dessus des marées et peut rester plusieurs mois d’affilée au-dessus du niveau de l’eau. Chez L. saxatilis, qui occupe la moitié supérieure de la zone des marées, les œufs sont incubés par la mère (ovoviviparité), tandis que, chez L. obtusata, qu’on rencontre dans la partie inférieure de la zone des marées, les larves se métamorphosent à l’intérieur des œufs déposés sur les algues.
L’amour en chaîne
Les mésogastropodes sont caractérisés non seulement par leur radula, mais aussi par la structure de leur branchie, dont l’axe est soudé à la paroi de la cavité palléale et qui est beaucoup plus efficace que celle des archéogastropodes. Construite et fonctionnant de façon à éviter l’encrassement par les particules en suspension, elle permet aux animaux de respirer normalement, même dans les eaux relativement boueuses.
Les sexes sont le plus souvent séparés, mais l’hermaphrodisme successif n’est pas rare : au cours de sa vie, un individu est d’abord mâle, puis femelle. Cette relative indétermination du sexe est bien illustrée par la crépidule, Crepidula for- nicata, une espèce américaine introduite en Europe : les individus s’empilent en chaîne, les femelles occupant la base, tandis que les mâles sont au sommet. Les crépidules changent de sexe pour reconstituer cette organisation lorsque la chaîne est fragmentée. Elles sont également remarquables par leur mode d’alimentation filtreur : les longs filaments de la branchie fonctionnent comme ceux des bivalves, collectant les particules en suspension, qui sont ensuite amenées à la bouche.
Ver ou gastéropode?
Chez les vermets, seuls les larves et les jeunes ont l’aspect d’un gastéropode : la coquille des adultes est presque totalement déroulée et fixée au substrat. Les coquilles forment des agrégats qui ressemblent plus à un amas de tubes de vers serpulidés qu’à des coquilles de gastéropodes ; les animaux eux-mêmes ressemblent à des vers. Les vermets se nourrissent en sécrétant de longs fils de mucus sur lesquels les micro-organismes du plancton viennent s’engluer; le vermet avale alors son mucus, puis recommence l’opération. Les vermets sont absents des eaux froides, ainsi que des eaux tempérées de l’hémisphère nord. D’autres gastéropodes, comme les turritelles, s’alimentent de la même façon.
Vidéo : Bigorneaux et mésogastropodes
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