Buffles
La vie en troupeau et le soutien aux anciens
Les buffles sont des animaux des régions chaudes, à la peau épaisse et à la faible pilosité. Ils habitent les forêts et les savanes, et aiment à se vautrer dans la boue. Les buffles vivent en groupes de composition stable : les espèces de forêt, en petits groupes d’une dizaine d’individus; les formes de prairie, en troupeaux pouvant, chez le buffle d’Afrique, rassembler plusieurs centaines d’individus. Les jeunes mâles, expulsés lorsqu’ils arrivent à maturité sexuelle, vivent en petites hardes de célibataires, généralement à proximité des troupeaux plus importants, qui rassemblent les femelles et les jeunes. Les mâles âgés sont solitaires.
Chez les espèces de savane, les mâles adultes ne rejoignent les femelles qu’à la saison du rut, au début de la saison humide ; chez les espèces forestières, ils restent, par contre, toute l’année auprès des femelles. Leur Vie de groupe est un mode de défense efficace contre les prédateurs : les buffles, en effet, accourent lorsque l’un d’eux pousse un cri de détresse. Les animaux blessés par des chasseurs sont soutenus par leurs congénères serrés autour d’eux, jusqu’à ce qu’ils puissent se mettre à couvert. Des animaux âgés, blessés ou malades, peuvent ainsi survivre relativement longtemps, alors qu’ils seraient des proies faciles s’ils vivaient totalement .isolés des groupes.
Une réussite paradoxale
L’efficacité de l’organisation sociale des bovinés, leur bon rendement digestif, leur taille relativement importante, qui les met à l’abri de certains prédateurs, sont autant d’atouts qui ont facilité leur réussite. Malheureusement pour eux, cette réussite les met en compétition avec le bétail domestique, qui occupe la même niche écologique et, dans certains cas, leur transmet des maladies auxquelles les populations sauvages sont sensibles.
L’introduction de la peste bovine en Afrique du Sud par les colons européens a été à l’origine de plusieurs épizooties graves, qui ont décimé et menacé d’extinction non seulement les buffles, mais également le grand koudou, le bongo et l’hippotrague. La chasse et le déboisement sont des facteurs qui menacent la survie de certaines espèces sauvages, particulièrement des formes asiatiques, dont les effectifs sont extrêmement réduits.