Collemboles
La sous-classe des entognathes comprend des arthropodes dont les trois ordres : collemboles, protoures et diploures, étaient naguère regroupés avec les autres «insectes» sans ailes dans le groupe des aptérygotes. Les collemboles ont un corps mou – dont la taille varie de moins de 1 millimètre à 10 millimètres ; tout dans leur anatomie et leur biologie est original.
Des organes inédits
Les collemboles n’ont pas d’yeux composés comme la plupart des vrais insectes, mais des yeux simples (cornéules ou ommatidies) de chaque côté de la tête. Les antennes, de quatre à six articles, forment des pinces chez les mâles de certaines espèces. A l’arrière de la tête se trouve une formation dont on ne connaît pas la fonction : l’organe de Tomosvary. Les pièces buccales sont situées dans la cavité de la capsule céphalique, et non à l’extérieur, comme chez les insectes proprement dits; elles sont de type suceur- tritureur.
Le thorax est de taille et de segmentation variables ; il porte trois paires de pattes aux tarses non segmentés. L’abdomen est composé de six segments et présente divers organes originaux : le premier segment porte le tube ventral, à l’intérieur duquel se trouve une paire de sacs que l’animal peut retourner en augmentant sa pression sanguine : ce tube servirait à coller le collembole aux surfaces lisses, mais lui permettrait aussi d’absorber de l’eau. Le troisième segment porte un rétinacle, dispositif servant à maintenir la furca (organe de saut) repliée sous l’abdomen; celle-ci, placée sur le quatrième segment, est un organe rigide en forme de fourche, qui, lors-qu’il se décroche du rétinacle, tel un ressort, permet au collembole de se projeter vers l’avant. L’orifice génital – une fente horizontale chez la femelle, un trou ou une fente verticale chez le mâle – est situé sur le cinquième segment.L’orifice anal, enfin, est placé sur le sixième segment.
De la litière à la surface de l’eau
La plupart des collemboles consomment des végétaux champignons, pollen, détritus, etc.; toutefois, certains semblent être carnivores. De nombreuses espèces vivent dans la litière et sur les herbes, sans présenter d’adaptations particulières à ces milieux. Des collemboles de petite taille qui se développent dans le sol ont, en revanche, une peau dépigmentée, un nombre de cornéules réduit, des pattes et des antennes plus courtes et sont dépourvus de furca. Les grottes abritent quelques espèces totalement dépigmentées. Certains collemboles se développent à la surface des eaux calmes (Sminthurus, par exemple); les lamelles de la furca sont alors élargies. D’autres fréquentent les termitières ou les fourmilières ; d’autres encore vivent sur la neige, où ils se nourrissent de débris divers. Les cadavres, les terriers, les nids, voire le guano, ont leurs espèces particulières.
Une reproduction sexuée sans accouplement
Le mâle de la plupart des espèces de collemboles dépose sur le substrat un spermatophore contenant le sperme, qui est ensuite recueilli par la femelle. Le spermatophore est un pédoncule au bout duquel est fixée une gouttelette de liquide spermatique. Au moindre choc, la gouttelette éclate, ce qui permet la fécondation lorsque la femelle vient y placer son orifice génital. Le dépôt du spermatophore est stimulé par la présence des femelles, et la fécondation peut avoir lieu en l’absence du mâle.