crabes
Stades larvaires et mue de puberté
Chez les brachyoures, le stade larvaire nauplius n’est pas libéré dans l’eau mais ébauché dans l’œuf ; après le premier stade libre, nommé protozoé, l’animal connaît plusieurs stades larvaires, avant d’acquérir sa morphologie adulte. La croissance se poursuit presque tout au long de la vie, par mues successives. Le développement des jeunes s’achève par une mue dite de puberté ; ils atteignent alors leur maturité sexuelle. L’abdomen des femelles s’est progressivement pigmenté, frangé de soies, élargi et bombé de manière accentuée. Celui des mâles est plus triangulaire, et leurs pinces sont en général plus longues et plus mas- ‘ives. Chez un crabe géant du Japon, celles des mâles peuvent atteindre l.–0 m de long (60 centimètres chez les femelles).
Un astucieux camouflage
Les crabes ont souvent recours au camouflage pour échapper à leurs ennemis ou s’emparer de leurs proies. Dromia vulgaris, une espèce commune des côtes françaises, dont la taille moyenne est de 5 centimètres, s’immobilise pour -e confondre avec une pierre ; elle peut aussi porter une éponge qui lui tient lieu d’abri protecteur. Les araignées de mer, dont la carapace bombée est recouverte de tubercules épineux, sont cassées maîtres dans l’art du déguisement en ajoutant à leur cuirasse des fragments d’algues à l’aide de leurs pinces ; certaines algues, en se développant, dissimulent complètement l’animal. Une autre espèce, Dorripe lanata, se cache sous un manteau formé d’ascidies, de têtes de poissons, de crabes morts ou de débris végétaux divers.
Le crabe chinois
L’extension d’Eriocheir sinensis, une espèce orientale implantée accidentellement dans les estuaires européens depuis 1912, pose de sérieux problèmes à l’équilibre de la faune locale. Ce crabe, vorace et prolifique, prive les poissons ou les écrevisses de leur nourriture habituelle. Il se singularise des autres brachyoures par la présence de deux manchons velus portés par les grosses pinces du mâle, qui évoquent les larges manches des anciens mandarins. L’espèce survit très bien en eau douce, mais les femelles doivent regagner les estuaires pour pondre, car les larves ne supportent pas la dessalure.