Fourmiliers
On estime que la diversité des genres anciens de xénartlires a été dix fois supérieure à celle des genres actuels. Les récits des Indiens de Patagonie évoquent le souvenir du paresseux terrestre géant, dont on a retrouvé dans une caverne les os, la peau et même les excréments. Ils parlent également du glyptodon, un tatou qui atteignait presque la taille d’un rhinocéros. Ces animaux sans autre défense que leur masse importante ont été décimés, et en même temps qu’eux beaucoup d’autres xénarthres, lorsque le soulèvement de l’isthme de Panama a permis aux grands carnivores du Nord de s’attaquer à ces proies faciles.
Plus tard, les premiers Amérindiens ont achevé d’éliminer certains d’entre eux. Les xénarthres actuels ont survécu parce que leur spécialisation les a mis à l’abri de la concurrence des nouveaux arrivants : ils occupent des niches écologiques étroites et ont des besoins métaboliques faibles.
Certains de ces édentés ont des dents
Les xénarthres étaient rangés, dans l’ancienne classification, avec les pangolins et l’oryctérope dans un superordre : les édentés. Cette qualification est doublement impropre : d’une part, les similitudes observées entre certains de ces animaux sont des convergences dues, en particulier, à une alimentation à base de fourmis ; d’autre part, les tatous et les paresseux ont des dents (plusieurs centaines chez le ta¬tou géant). Les trois grands groupes actuellement vivants de xénarthres ne se ressemblent ni par leur apparence ni par leur mode de vie. Le seul caractère qui témoigne de leur ascendance commune est la présence d’articulations supplémentaires (dites xénarthrales) au niveau des vertèbres thoraciques et lombaires.