Guépards
Les sous-espèces asiatiques et nord-africaines du guépard ont sans doute été victimes de l’engouement de l’homme, depuis la plus haute antiquité, pour la chasse, où ils étaient utilisés comme les faucons : la tête d’abord encapuchonnée, ils étaient lâchés à proximité de leur proie, qu’ils rattrapaient grâce à leur vitesse de course et maintenaient en attendant l’arrivée de leurs maîtres. Ils furent exportés loin de leur aire de répartition naturelle : outre les souverains asiatiques et moyen- orientaux, les rois occidentaux, dont des princes russes et plusieurs rois de France et d’Angleterre, pratiquèrent cette chasse d’apparat. De plus, celle-ci exigeait la capture de guépards adultes sauvages, car l’élevage dé ces animaux en captivité fut un échec jusqu’à une date récente. Enfin, l’animal est recherché pour sa fourrure.
Un félin atypique
Les guépards sont connus à l’état fossile dès la fin du miocène et on considère qu’ils représentent un rameau précocement détaché du tronc des autres félidés. Leur morphologie originale est le résultat d’une adaptation à la chasse à courre et à vue, qui leur est particulière, et qu’ils pratiquent dans leur habitat de savane sèche. La colonne vertébrale, arquée et flexible, et les membres allongés leur donnent une foulée ample et rapide ; les griffes, qui restent découvertes pendant la course, leur fournissent un point d’ancrage au sol et leur permettent de brusques accélérations. La cage thoracique profonde et la silhouette levrettée en font des athlètes de haut niveau. Les guépards approchent leurs proies près des points d’eau ou au pâturage, en se dissimulant dans les herbes hautes ; après avoir choisi leur cible et l’avoir approchée à moins de 50 mètres, ils chargent sur une distance qui excède rarement 200 mètres et étouffent leurs victimes en les mordant à la gorge. Les proies habituelles des guépards sont les gazelles, les impalas, les springboks, les jeunes gnous, parfois les lièvres.
Comment ne pas se faire voler le produit de sa chasse
Leur mâchoire et leur denture sont relativement faibles, comparées à celles d’autres carnivores, et ils se font assez fréquemment dérober le produit de leur chasse par des lycaons, des hyènes, des lions, ou même des vautours, dont le vol en cercle attire les autres prédateurs. Sans doute pour se mettre à l’abri des voleurs, le guépard a l’habitude de traîner sa proie dans un endroit protégé, avant de la dévorer. Les guépards boivent peu et ne consomment que 2 ou 3 kilos de viande par jour. Les sexes ne se rencontrent que pour la pariade, mais les couples sont stables et se reforment plusieurs années de suite. Les mâles sont territoriaux et marquent leur domaine avec des jets d’urine. Ils sont souvent plus nombreux que les femelles et se rassemblent de temps à autre en liardes de célibataires pour chasser de concert. Il semble que de telles hardes soient souvent constituées par les petits issus d’une même portée. Les accouplements ont lieu toute l’année et la gestation dure environ trois mois. Les jeunes (de 1 à 8) ont un pelage noirâtre avec une crinière de longs poils gris-bleu.Ils demeurent cachés dans les fourrés pendant plusieurs semaines ; leur mère les transporte chaque jour dans une autre cachette. A leur naissance, les jeunes pèsent moins de 300 grammes ; moins d’un tiers d’entre eux atteindront l’âge adulte et un poids de 35 à 60 kilos pour 1,80 à 2,50 m de long, la queue comprise. La longévité est d’environ douze ans, jusqu’à dix- sept ans en captivité.