Lycènes
Les lycènes constituent une famille homogène de petits papillons aux couleurs vives dont les pattes sont toutes fonctionnelles. Les chenilles, qui évoquent un cloporte par leur forme, sont glabres ou rinement velues. Elles sont dotées de glandes exsertiles particulières, constituant l’organe myrmécophile, les fourmis étant friandes de leurs sécrétions. Les chrysalides sont courtes, globuleuses et succinctes.
Les théclinés, représentés en Europe par une centaine d’espèces aux ailes brunes pourvues de petites queues, sont le plus souvent très colorés en région néarctique.
Les lycéninés, essentiellement holarctiques, regroupent les espèces à mâles bleus et à femelles généralement brunes.
Les riodininés, chez lesquels les pattes antérieures du mâle ne sont pas fonctionnelles, comptent 1 500 espèces surtout néotropicales, et ne sont représentés en Europe que par la lutine (Hamearis luci- na), qui ressemble à un nymphalidé. Au repos, les ailes de ces papillons sont parfois étalées à plat, posture exceptionnelle pour des lépidoptères de ce groupe.
Myrmécophiles et carnivores
Un certain nombre de lycènes sont myrmécophiles, leurs chenilles sécrétant un liquide dont les fourmis raffolent. Les relations avec ces hyménoptères sont très étroites, voire symbiotiques : les chenilles bénéficient de la protection des fourmis, qui sont parfois indispensables à leur survie. Dans certains cas, lorsque les chenilles sont dépourvues d’organe myrmécophile, elles sont indésirables dans les fourmilières, mais leur tégument très coriace et leur forme globuleuse n’offrent pas de prise et les fourmis ne parviennent pas à les déloger de leur nid. Ce commensalisme ne se manifeste qu’aux états larvaires et nymphaux, les adultes étant totalement autonomes.
Quelques lycènes sont exclusivement carnivores à l’état de chenille et sont prédatrices d’insectes homoptères, tels que membracidés, jassidés et coccidés. Les adultes de certaines espèces recherchent le miellat sécrété par des cochenilles. D’autres se nourrissent d’exsudats produits par différents homoptères : ils pondent aux abords de ces derniers (ou sur leurs pontes), car leurs chenilles dévorent ces malheureux insectes.
Les plus archaïques des papillons diurnes
La famille des hespériidés regroupe les plus archaïques des rhopalocères. Ces papillons de taille petite à moyenne ont un corps assez robuste. La tête large est dotée d’antennes très écartées à leur base. Toutes les pattes sont normalement développées. Au repos, les quatre ailes sont appliquées les unes contre les autres, étalées à plat, ou bien les ailes antérieures sont plus ou moins relevées tandis que les postérieures sont étalées. Glabres ou finement poilues, les chenilles s’abritent d’ordinaire entre des feuilles réunies ou dans une feuille roulée. Quelque 3 000 espèces, essentiellement tropicales, sont répandues sur presque tout le globe. Une cinquantaine vivent en Europe, dont les Pyrgus noir et blanc au vol très vif, qui peuplent surtout les régions montagneuses.
En Australie, la sous-famille des eu- schémoninés, représentée par le seul Eu- schemon rafflesiae, est le seul exemple de rhopalocère où le mâle est pourvu d’un frein aux ailes.