Mammifères
A l’origine et, pour la plupart d’entre eux, encore de nos jours , les mammifères sont des quadrupèdes coureurs- grimpeurs, pourvus d’une colonne vertébrale osseuse et de membres qui ne sont plus transversaux ou horizontaux mais tendent à la verticale : ils sont donc plus étendus que fléchis, coudes et genoux se rapprochant du corps. Lors de la course, la colonne et les membres travaillent comme des ressorts, ce qui permet aux représentants du groupe de prendre de la vitesse en dépensant peu d’énergie.
Les mammifères ont des dents différenciées : incisives antiglissement en avant, puis canines tueuses, puis prémolaires coupantes soumises à remplacement, enfin molaires broyeuses au fond des mâ¬choires. Ils entendent les sons grâce à des os de la mandibule ancestrale, qui sont maintenant le marteau et l’enclume, dans l’oreille moyenne.
Leur cerveau, plus gros que celui des autres vertébrés, comporte un cervelet, des hémisphères et une région olfactive développés. Ils allaitent leurs petits à l’aide d’une sécrétion de glandes sudoripares et sébacées reconverties en glandes mammaires et s’occupent activement des jeunes. Les mammifères fabriquent leur chaleur interne, et se protègent des pertes caloriques par un pelage corné.
Une lignée bien plus ancienne qu’on ne le pense
Les 1 OOO à 4 000 espèces de mammifères actuels (en fonction des recensements variés) descendent de reptiles, eux- mêmes issus de batraciens, qui eux- mêmes tiennent leur origine de poissons à poumons, et ainsi de suite jusqu’à l’origine de la vie animale.
Les reptiles venaient à peine de se différencier des batraciens, au permien (il y a 300 millions d’années), que déjà une de leurs lignées montrait des caractères dentaires et crâniens annonçant les mammien gardant des caractères hérités des repaies. comme la ponte d’œufs qu’il leur fallait couver.
Au crétacé, il y a 100 millions d’années, les marsupiaux et les euthériens étaient séparés, ces derniers ayant inventé le placenta qui nourrit le fœtus dans l’utérus maternel ; leur dispersion fut aussi géographique, par suite de la dérive des continents : l’Australie, l’Antarctide et l’Amérique du Sud abritèrent les marsupiaux, tandis que les euthériens peuplaient seuls le continent unique (la Laurasie) qui réunissait l’Eurasie et l’Amérique du Nord.
Avant-dernier acte de cette longue histoire, l’extinction totale des grands reptiles, il y a 65 millions d’années, permit aux mammifères de prendre leur place ; ils connurent alors une diversification explosive, qui les a conduits à leur état actuel. Dernier acte : l’apparition de l’homme qui, avec son gros cerveau d’euthérien évolué, a conquis la planète pour le meilleur et pour le pire.
Du désert à la banquise
Les mammifères se sont répandus sur tous les continents et dans presque tous les milieux par suite de leurs multiples adaptations, en particulier à la nage et au vol. Seules quelques îles perdues au milieu des grands océans, les solitudes sans vie des inlandsis et les abysses marins leur sont inaccessibles.
Les mammifères montrent une radiation adaptative sans égale. Pesant de 1 gramme à 150 tonnes, ils dépassent l’éventail pondéral des insectes; aucun animal n’a jamais pesé autant qu’une baleine bleue. Ils volent, planent, sautent, marchent, grimpent, courent, fouissent, rampent et nagent comme nul autre groupe. Leurs régimes alimentaires sont extrêmement variés : du sang au bambou et de la baleine entière à la larve planctonique, en passant par le nectar de bananier et les lichens, sans oublier la terre et les bactéries. Ils occupent des milieux aussi divers que les grands déserts, la banquise et la niche écologique des mangeurs de plantes fibreuses, que seuls les insectes leur disputent.
Les mammifères, ou l’art d’investir dans l’avenir
Les mammifères prennent grand soin de leurs petits; ils les conduisent vers l’âge adulte en les protégeant de la prédation et de la disette, et les accompagnent dans leur apprentissage de l’autonomie. Les conséquences de ce comportement parental attentionné sont fondamentales et ont permis, entre autres, l’économie dans la reproduction, l’apparition de sociétés complexes et la possibilité d’acquérir des comportements élaborés sans surcharger la mémoire génétique des espèces.
Derrière ces premières caractéristiques se profilent des nouveautés biologiques qui nous concernent de près : su-perprédation, innovations individuelle et comportementale, sociabilité coopérative, reproduction lente, vie longue, intelligence.
Vidéo : Mammifères
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