Orthoptères
Les orthoptères sont des insectes au corps généralement trapu et aux pattes postérieures sauteuses très développées,Le pronotum, en arrière de la tête, recouvre le thorax. Au repos, des élytres étroits recouvrent les ailes et l’abdomen chez les sujets matures, ainsi que les ailes postérieures membraneuses, repliées en éventail. Les orthoptères sont des insectes à métamorphoses incomplètes; il n’y a donc pas de nymphes. Les juvéniles portent des moignons d’ailes jusqu’à l’âge adulte.
On distingue deux sous-ordres d’orthoptères, les ensifères (grillons et sauterelles) et les cælifères (criquets).
Les grillons et les sauterelles
Les ensifères se caractérisent par leurs longues antennes filiformes et leur ovipositeur (ou tarière) long et en lame de sabre. Ces insectes sont le plus souvent ailés. La tête est dotée d’yeux assez petits et de 3 (chez les grillons) ou 2 ocelles (chez les sauterelles). Le pronotum est robuste.
Comme chez tous les orthoptères, les deux premières paires de pattes sont marcheuses, et la troisième adaptée au saut.Les organes de l’audition sont situés dans les tibias antérieurs. Il existe deux types d’appareils stridulants : fémoro-abdominal et élytro-élytral. Les gryllacridés exceptés, l’appareil sonore n’est bien développé que chez le mâle. Bien souvent, des formes ailées cohabitent avec des formes à ailes réduites.
Les ensifères ont un ré-gime alimentaire très varié, où la prédation compte pour une bonne part. Ces insectes appartiennent à une lignée très ancienne ; on connaît en effet des formes fossiles clu paléo- zoïque assez semblables aux formes actuelles. Us ont colonisé un grand nombre de niches écologiques ; certains sont nocturnes et affectionnent les milieux humides (ils sont hygrophiles), d’autres sont diurnes et recherchent la lumière du soleil (on les dit héliophiles). Par ailleurs, on connaît des espèces cavernicoles, déserticoles, semi-aquatiques, arboricoles…
A de rares exceptions près, les ensifères volent peu et mal, même si leurs ailes sont bien développées. En fait, ils se déplacent surtout en marchant. La tarière de ces insectes, parfois très longue et spectaculaire, se compose de trois paires de valves, supérieures, inférieures et internes. Les grillons, brunâtres, sont plutôt velus, tandis que les sauterelles sont presque toutes vertes et glabres.
La reproduction des ensifères
Chez les ensifères, l’accouplement se fait soit par chevauchement – le mâle se glisse sous la femelle (cas des grillons et des courtilières) , soit par opposition (cas des sauterelles). La ponte a lieu dans le sol ou sur des plantes, grâce à la longue tarière de la femelle. Chez les grillons et les courtilières, les œufs (de 100 à 150 selon les espèces) sont juste déposés dans le terrier.
La parthénogenèse, assez rare, est très localisée : elle concerne la saga (Sagapedo), dont on ne connaît pas de mâle en France, alors qu’on trouve régulièrement en Grèce des mâles et des femelles. Par ailleurs, les mâles des grillons du genre Myrmecophila, rarissimes en Europe centrale, sont fréquents dans le Sud.
La plupart des ensifères des régions tempérées ont un cycle de reproduction annuel ne comportant qu’une génération et présentent une diapause embryonnaire hivernale. Selon les espèces, le nombre de mues larvaires peut varier de 5 à 10.
Les criquets
Les cælifères, ou criquets, second sous- ordre des orthoptères, sont aisément re-connaissables à leurs courtes antennes ne dépassant pas, ou peu, la longueur de la tête et du pronotum réunis. Par ailleurs, les femelles présentent un ovipositeur réduit ne formant jamais une tarière. L’essentiel des cælifères est constitué par les acridiens (Acridoidea), dont le nombre d’espèces connues atteint les 7 000. Ces insectes semblent nettement plus récents que les ensifères, puisque l’on n’en connaît pas de fossiles antérieurs au tertiaire. La plupart sont des phytophages diurnes pas¬sant par 5 à 8 stades juvé¬niles avant la maturité.
Les cælifères sont des in-sectes dont l’importance économique est considé¬rable, d’autant que certains, régulièrement migrateurs, occasionnent des dégâts très importants aux cultures.
La stridulation
L’une des caractéristiques des acridiens est leur mode de stridulation. Ses mécanismes, très variés, peuvent impliquer diverses parties des pattes et des élytres. La rencontre du mâle et de la femelle peut être précédée d’une parade nuptiale, avec émission d’un «chant». Celui-ci est très sonore chez le mâle et plus doux chez la femelle, pourvue d’un organe plus réduit. Chaque espèce a un chant propre, qui permet parfois de l’identifier sans qu’il soit nécessaire de l’apercevoir.
Quelques-unes émettent des crépite-ments en vol, et certaines ne chantent jamais.
La plupart des espèces de cælifères pondent leurs œufs dans une oothèque enfouie dans le sol. La durée d’incuba-tion des œufs varie de un à neuf mois, en fonction des espèces, de la température et de l’humidité ambiantes. Le nombre de stades juvéniles s’échelonne de 5 à 8, les femelles, plus robustes, ayant besoin de 1 ou 2 stades de plus. Les lézards et les oiseaux sont de gros prédateurs de cælifères.
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