Otaries
En dépit d’évidentes convergences morphologiques, il n’est pas sûr que les otaries soient directement apparentées aux phoques. Leurs membres sont partiellement transformés en nageoires puissantes, mais elles restent tout à fait capables de courir sur terre. A la différence des phoques, les otaries nagent avec leurs membres antérieurs. Enfin, elles disposent d’un pavillon auditif et de très longues vibrisses.
Un proche parent : l’ours
On connaît mieux, depuis peu, l’histoire des otaries et des morses. Il semble qu’ils aient un ancêtre commun avec les ours : pendant qu’une lignée donnait des carnivores terrestres gravigrades, les ours, l’autre entreprenait une vie aquatique dans le Pacifique il y a 25 ou 30 millions d’années et donnait rapidement naissance à des otaries très proches des formes actuelles, tandis qu’apparaissaient des morses (famille des odobénidés) encore très semblables aux otaries.
Les morses envahirent l’Atlantique par le détroit de Panama, encore ouvert. Par la suite, le détroit devenu isthme, les otaries se répandirent dans le Pacifique Sud en suivant les côtes, puis s’implantèrent dans tous les océans à partir de la zone australe. Alors que les otaries se cantonnaient aux eaux tempérées, les morses s’adaptèrent à la glace du Nord. Bien qu’excellentes nageuses, les quatorze espèces actuelles d’otaries sont restées surtout australes et pacifiques. Seules quatre espèces fréquentent l’hémisphère nord : l’otarie à fourrure septentrionale (Callorhinus ursinus), le lion de mer de Steller (Eumetopias jubatus), l’otarie de Townsend (Arctocephalus toumsendi), et le lion de mer de Californie (Zalopbus californianus). L’Atlantique est évité, sauf dans ses marges australes.
Une compétition forcenée
Le phoque est mieux adapté dans sa quête de nourriture (il plonge un peu mieux et craint moins le froid), mais l’otarie a l’avantage en ce qui concerne la reproduction (à terre, elle domine physiquement). Aussi la séparation est-elle souvent géographique : l’Atlantique aux phoques, le Pacifique aux otaries ; les eaux polaires aux phoques, les eaux tempérées aux otaries.
Les otaries, qui se nourrissent de poissons et de céphalopodes, ne dédaignent pas d’autres animaux marins, alors que les phoques sont moins éclectiques.
Toutes les otaries sont sociables pendant la reproduction. Les femelles sont alors groupées en harems autour d’un mâle dominant qui s’est arrogé la possession exclusive d’un secteur de la côte. Énorme et agressif, le mâle passe son temps à se battre contre ses rivaux, à rassembler «ses” femelles et à copuler. Les femelles fécondées l’année précédente choisissent ou se laissent choisir par un mâle dominant. En général, elles ont, une semaine après la mise bas, un œstrus au cours duquel elles sont fécondées. L’embryon conçu pendant l’œstrus postpartum commence à se développer, puis entre en dormance, sans nidation : il reprendra sa croissance lorsque l’allaitement du précédent petit touchera à sa fin.
Vidéo : Otaries
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