Pangolins
Avec leur corps recouvert d’écailles de forme triangulaire imbriquées entre elles, les pangolins ressemblent à d’énormes pommes de pin. Ce revêtement épargne le cou, le ventre, la face interne des membres et le museau et constitue une protection efficace contre les prédateurs. Attaqués, ils se roulent en boule.
Un système de défense efficace
Ce comportement est à l’origine de leur nom (pang-goling signifie en malais «celui qui s’enroule»). Seuls les plus grands félins et les hyènes peuvent venir à bout d’un pangolin enroulé. L’usure des écailles, comparables à nos ongles, est compensée par une croissance permanente de leur matrice épidermique.
Les pangolins sont habituellement solitaires et jaloux de leur territoire, qu’ils marquent à l’aide de leurs déjections, de leur urine et de leurs sécrétions anales odorantes. Ces sécrétions nauséabondes peuvent également être projetées en cas d’agression.
La durée de gestation est d’environ quatre mois et demi. Les femelles ont deux mamelles pectorales et mettent généralement bas un seul petit (parfois deux ou trois chez les espèces asiatiques), que les espèces arboricoles transportent sur leur queue jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de trois mois. Les petits des espèces terrestres naissent dans des terriers dont ils ne sortent qu’après quelques semaines.
Une langue presque aussi longue que le corps
Comme chez les autres mangeurs de termites et de fourmis (oryctérope, tatous, fourmiliers), la langue des pangolins est un organe préhenseur qu’ils projettent dans les nids de leurs proies au travers de leur orifice buccal arrondi. Cet organe particulièrement développé atteint 70 centimètres de long chez le pangolin géant, qui peut en faire sortir toute la moitié antérieure. Il est recouvert d’une salive visqueuse sécrétée par une énorme glande salivaire située dans la poitrine. Les muscles de la langue sont insérés sur le sternum, qui se prolonge dans la cavité abdominale jusqu’au bassin. Au repos, elle se rétracte dans une gaine qui s’étend jusque dans la cavité thoracique.
Lès fourmis et les termites ne sont pas broyées dans la bouche, dépourvue de dents, mais dans l’estomac, couvert de reliefs cornés. Les pangolins avalent des petits cailloux et du sable qui aident à cette trituration.
Cinq griffes acérées
Des paupières épaisses protègent les yeux des pangolins et, comme les oryctéropes, ils peuvent fermer leurs narines durant le fouissage. Ils éventrent les nids à l’aide des cinq griffes courbes et acérées qui arment leurs membres antérieurs puissants. Ces griffes permettent aux espèces arboricoles de grimper; elles s’aident également de leur queue, qui, chez certaines espèces, est préhensile. Le développement des griffes oblige les pangolins à marcher en s’appuyant sur le bord extérieur de leurs pattes. Les espèces terrestres se dressent parfois sur leurs membres postérieurs et sont capables de courir ainsi sur d’assez longues distances.
Si l’on excepte le pangolin géant, qui atteint 1,40 m de long avec la queue et pèse jusqu’à 35 kilos, la taille de ces espèces est inférieure à 1 mètre et leur poids varie de 1 à 2 kilos. La queue est aussi longue que le corps chez toutes les espèces, une fois et demie à deux fois plus longue chez le pangolin à longue queue.
En captivité, un pangolin peut vivre jusqu’à treize ans.