Sauterelles
Les sauterelles sont des orthoptères du sous-ordre des ensifères (auquel appartiennent aussi les grillons), caractérisés par de longues antennes filiformes et par une tarière en forme de sabre ou de faucille.
Des oreilles sur les pattes
Chez les sauterelles, la stridulation est réservée aux mâles, et les organes de l’audition sont situés sur les pattes antérieures. Si les ailes de certaines espèces sont normalement développées, de nombreuses formes portent des ailes plus ou moins atrophiées. Chez les mâles, une partie de l’élytre subsiste toutefois, transformée en appareil sonore.
Contrairement aux cælifères, les sauterelles ont un régime alimentaire très varié, certaines étant carnivores. La ponte s’effectue dans le sol ou sur les plantes, grâce à leur longue tarière.
Les éphippigêres
Les éphippigêres sont des sauterelles aux ailes atrophiées, et aux pattes postérieures réduites, proportionnellement au corps. A l’inverse de la plupart des ensifères. mâles et femelles stridulent pendant la journée et produisent des sons semblables, leurs élytres ayant la même conformation.
Les éphippigêres se nourrissent de feuilles, de jeunes pousses et parfois de fruits, quelques-uns pouvant être nuisibles localement, comme les Ephippiger qui s’attaquent aux vignes. En Afrique, les Eugaster et Cosmoderus portent un pronotum en forme de bouclier orné de grosses épines. Les premiers ont un curieux réflexe défensif : ils repoussent les prédateurs en faisant jaillir du sang au niveau de l’articulation dé la hanche et du trochanter (saignée-réflexe, ou autohémorrhée).
Géantes et mimétiques
Sous les tropiques, les Pyciopalpa (sous- famille des phanéroptérinés) sont ornés de taches qui évoquent des moisissures ; ils se confondent ainsi avec les feuilles grignotées par des chenilles. De leur côté, les Leptoderes à l’état juvénile miment certaines espèces de cicindèles; à l’état adulte, ils miment d’autres insectes.
Les plus grandes sauterelles connues vivent en Nouvelle-Calédonie, notamment Pseudophyllanax imperialis, dont les femelles atteignent 15 centimètres et la largeur de leurs élytres 5 centimètres. Les mâles, nettement plus petits, stridulent normalement, tandis que les femelles produisent un bruit de cliquetis.
Un grand nombre de sauterelles tropicales parviennent à se dissimuler dans les frondaisons, malgré leur grande taille. Ainsi, les Pterochrozes d’Amérique australe portent des élytres simulant des feuilles qui auraient été partiellement rongées par des insectes et envahies par des moisissures, fréquentes sous ces latitudes.
Les grandes sauterelles
Regroupant quelque 8 000 espèces connues, la famille des tettigoniidés compte de gros insectes massifs dont les tarses des pattes ont quatre articles. Ce sont de belles sauterelles allongées pourvues de fentes tibiales auditives.
Dans nos régions, deux espèces de Tettigonia peuvent être observées. La grande sauterelle verte (T. viridissima) se rencontre essentiellement sur les arbres et les buissons, où elle s’attaque à toutes sortes d’insectes; elle se nourrit aussi de substances végétales comme les fruits. Le très long ovipositeur de la femelle (2 à 3 cm) est à l’origine de la crainte qu’elle suscite; même si sa morsure est effectivement douloureuse, cette sauterelle est inoffensive. T. cantans, plus montagnarde, porte des élytres beaucoup plus courts.