Simiens
Les singes de l’Ancien Monde se sont diversifiés dans toutes les régions chaudes, de l’Afrique du Sud au Sud-est asiatique et au Japon, en passant par le sud de – Europe. On distingue deux groupes : les hylobatidés, uniquement asiatiques, brachiateurs privés de queue, dont la cohésion sociale est assurée par des vocalises élaborées, et les cercopithécidés (du grec kerkos : queue, et pithêkos : singe), que I on subdivise à nouveau en deux groupes. Le premier est constitué par les cojobes africains et asiatiques (6 genres, 37 espèces), arboricoles, phyllophages, placides et discrets, à l’estomac subdivisé en deux poches successives. Ils comprennent le curieux nasique de Bornéo (les mâles adultes ont un nez en forme de concombre), l’élégant colobe guéréza d’Afrique, dont la robe noire est ornée de longues franges blanches, et ‘es entelles indiens, qui habitent les temples et les ruines.
L’autre groupe (8 genres, 45 espèces), le plus diversifié, comprend les cercopithèques,les mangabeys, les babouins de l’Afrique à l’Arabie) et les macaques (asiatiques, sauf le magot de Gibraltar et du Maroc). Le plus petit simien est le talapoin, ou singe des palétuviers (de 0,5 à 1,5 kilo), les plus gros étant les drills et les mandrills, babouins forestiers dont les mâles atteignent 50 kilos.
Les singes d’Amérique du Sud
Les singes fossiles apparaissent brusquement en Amérique du Sud au début du tertiaire, à une époque où aucune communication terrestre n’existait pour leur permettre d’y arriver. On a essayé d’expliquer cette immigration mystérieuse par la théorie des radeaux. Il est donc possible que les singes sud-américains soient venus d’Afrique, où l’on connaît, à la même époque, des fossiles qui pourraient être à la fois les ancêtres des singes de l’Ancien et du Nouveau Monde. Sans concurrents directs, les singes sud-américains ont réussi une radiation donnant plusieurs types adaptatifs. Mais, au contraire des singes de l’Ancien Monde, ils n’ont donné aucune forme terrestre, ou vivant dans des milieux ouverts, et aucune forme de très grande taille.
On les distingue en deux groupes. Les callithricidés : ouistitis et tamarins (20 espèces), de petite taille (de 120 à 700 g; longueur du corps, de 30 à 70 cm), possèdent tous une queue aussi longue que le corps, un pelage soyeux souvent coloré et orné de crinières, de toupets et de moustaches, des griffes, et non des ongles (sauf au gros orteil). Après cinq mois de gestation naissent généralement des jumeaux, fait exceptionnel chez les primates ; leur longévité atteint quinze ans en captivité. On considère leurs particularités comme des caractères évolués, liés à une adaptation à un régime insectivore. Les ouistitis, en particulier le ouistiti mignon (Cebuella pygmaea), se nourrissent de la gomme suintant des arbres, qu’ils entaillent à l’aide de leurs fortes incisives.
Les tamarins sont plus frugivores. Les cébidés (30 espèces) sont beaucoup plus diversifiés, depuis le petit sapajou (genre Cebus), qui pèse au plus 1 kilo, jusqu’au singe laineux (Brachy- teles), qui dépasse 12 kilos. Plusieurs ont la queue préhensile, parmi lesquels les singes-araignées (Ateles), qui ont inventé un mode original de brachiation. Les hurleurs (Alouatta) vivent en groupes d’une vingtaine d’individus et ont développé un appareil vocal perfectionné : leur os hyoïde forme une chambre osseuse de la taille d’une poire, qui amplifie leurs cris. Le douroucouli (Aotus trivirgatus) est le seul singe nocturne; ses yeux sont de grande taille et il ulule comme un hibou.