Vers annelés marins
La présence d’un cœlome, ou cavité générale, distingue les annélides de nombreux autres invertébrés. Leur développement embryonnaire se fait à partir de trois feuillets distincts : l’ectoderme donne naissance au tégument et aux tissus nerveux; l’endoderme produit la plupart des organes internes ; le mésoderme est à l’origine de l’endothélium, qui tapisse la cavité générale, et de conduits qui jouent un rôle dans l’excrétion, les métanéphridies, ou dans l’évacuation du produit des glandes génitales, les cœlomoductes. L’existence d’un cœlome et la segmentation du corps rapprochent les annélides des arthropodes, plus que d’autres vers, tels que cestodes et nématodes. Une arénicole (ver des pêcheurs) est donc plus proche d’une araignée, d’une libellule ou d’un mille- pattes que d’un ténia ou d’un ascaris. Cette proximité entre arthropodes et annélides n’a été comprise qu’à partir du début du XIXe siècle, lorsque les deux groupes ont été réunis, par Cuvier et Lamarck, en Articulcitu.
La segmentation
Chez les articulés primitifs, les différents segments du corps sont presque identiques. Chez les articulés plus évolués, certains segments se différencient, jouent un rôle particulier, et se réunissent pour former des régions, tels l’abdomen ou le thorax des insectes. Un segment typique comprend deux cavités corporelles, les sacs cœlomiques, des cellules musculaires et une paire de ganglions nerveux, entourés par un anneau cuticulaire qui porte une paire d’appendices. Chez les annélides, considérés comme primitifs parmi les articulés, ces appendices, les parapodes, sont non segmentés. Chez les autres articulés, les appendices, segmentés, donnent naissance aux pattes et aux pièces buccales.
Les errants et les sédentaires
Les deux groupes que l’on distingue parmi les polychètes, les errants et les sédentaires, ne sont probablement pas des groupes naturels : des formes libres sont certainement devenues sédentaires à plusieurs reprises. Les polychètes sédentaires ne quittent presque jamais leurs abris : des galeries creusées dans le sable ou la vase, qu’ils absorbent en grande quantité pour y puiser leur nourriture, ou des tubes construits avec les sécrétions de leur peau ; dans ce cas, ils recherchent leurs proies en créant des courants d’eau localisés à l’aide de leurs tentacules, très développés. Les anneaux du corps des polychètes errants portent des parapodes identiques; ils se déplacent et chassent leurs proies.
De nombreuses espèces présentent des soies urticantes, parfois à l’origine de brûlures douloureuses ; ainsi en est-il du «ver de feu» (Hermodice carunculata), redouté des pêcheurs méditerranéens. Les polychètes vivent dans les eaux marines ou saumâtres, sauf quelques rares espèces qui fréquentent les eaux douces. On les rencontre dans toutes les mers du globe, sans que leur répartition semble répondre aux subdivisions des provinces biogéographiques. Leur taille varie de quelques millimètres à plus de 3 mètres (chez l’eunice géante).
Les polychètes ont le plus souvent des sexes séparés, mais ne possèdent pas d’organes génitaux bien différenciés : les cellules sexuelles sont produites dans la cavité générale, où elles s’accumulent. Elles sont soit évacuées par les pores néphridiens (organes excréteurs), soit libérées après la rupture du corps, dont la région génitale remonte à la surface (c’est l’essaimage), tandis que la partie antérieure reste au fond et se régénère.
Vidéo : Vers annelés marins
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