Zygènes
Les zygènes sont caractérisées par leurs antennes en forme de massue et leurs ailes allongées aux couleurs en partie métalliques. Quelque 1 000 espèces sont largement répandues dans le monde (peu en Amérique). Les chenilles, adipeuses, claires et ponctuées de sombre, sont phytophages. Elles se chrysalident dans un cocon parcheminé, souvent bien en vue sur un chaume ou une paroi rocheuse.
Gare aux substances toxiques!
Larves et adultes ont une livrée manifestement aposématique : on voit les premières se nourrir bien en vue, et les seconds ne passent pas inaperçus sur les fleurs qu’ils butinent. En fait, les zygènes contiennent à ces deux stades de l’acide cyanhydrique dans leur sang, redoutable poison pour beaucoup de prédateurs. Un certain nombre de zygènes absorbent cette substance en consommant du lotier, une plante qui en contient beaucoup. Aussi les adultes sont-ils placides et faciles à capturer sur les fleurs où ils craignent peu les prédateurs, et les femelles peuvent se permettre de fixer leurs cocons en évidence dans la végétation.
Des chenilles championnes de vitesse
Les écailles (arctiidés) regroupent environ 7 000 espèces (y compris les amatidés, désormais rattachés à cette famille). Ces hétérocères, le plus souvent brillamment colorés et au corps généralement velu, sont d’ordinaire assez massifs. Les dessins contrastés, notamment aux ailes postérieures, avertissent les prédateurs qu’ils sont toxiques, ou feignent de l’être. Les ailes supérieures, en revanche, ont une ornementation cryptique. Les chenilles, le plus souvent recouvertes d’une importante toison (chenilles dites «hérissonnes»), se déplacent très rapidement. Elles se développent sur diverses plantes basses. Certaines espèces, vivant aux dépens des lichens, abondent dans les forêts tropicales.
Les psychés singulières
Les psychés (ou psychidés), qui ont la particularité de voler au petit matin, comptent un millier d’espèces de petite taille répandues partout dans le monde. Ces lépidoptères se singularisent par un dimorphisme sexuel souvent considérable. Le mâle porte des ailes pratiquement sans ornementation, et des antennes le plus souvent bipectinées, tandis que la femelle est très modifiée : ses appendices et phanères sont très réduits et ses ailes sont peu développées ou absentes. Les chenilles, phytophages, vivent dans un fourreau portatif où se fait par la suite la nymphose. La femelle ne quitte pas ce fourreau et y pond des œufs mous après l’accouplement. Certaines espèces peuvent pulluler et être localement nuisibles.
Les fourreaux des psychidés sont formés d’un tissu de soie le plus souvent recouvert de débris végétaux (parfois d’origine animale, coquilles, etc.), qui peuvent prendre des formes différentes selon les espèces. Certains évoquent des petits fagots, d’autres une corne, quelques-uns enfin sont héliciformes et ressemblent a urtê coquille d’escargot.