Territoire et domaine dans les sociétés animales
Le domaine vital ou home range:
La plupart des animaux demeurent attachés durant toute leur existence à des lieux particuliers, le plus souvent ceux où ils sont nés et ont vécu leur jeune âge.
Un animal lié à un endroit particulier continue donc de vivre dans son voisinage. La zone dans laquelle il évolue constitue son domaine vital, le home range des Anglo-Saxons. L’animal ne la considère pas comme une propriété exclusive à l’inverse de son territoire, il ne la défend pas contre ses congénères. En effet, à l’intérieur du domaine vital de nombreuses espèces protègent des zones particulières, très liées à l’organisation et aux structures sociales, dont les frontières, gardées avec beaucoup de soin, sont marquées par des signaux caractéristiques. Par ailleurs, plusieurs romaines vitaux peuvent se chevaucher sans qu’aucune agressivité ne se manifeste.
L’étendue du domaine vital:
On peut apprécier l’ordre de grandeur d’un domaine vital de la manière suivante : on capture un animal, on le marque, puis il est relâché. Une nouvelle capture du même individu permettra d’évaluer approximativement la superficie de son domaine.
Les ressources alimentaires influent de façon naturelle sur l’étendue du domaine vital. Ainsi, si l’on compare des animaux de taille identique appartenant à des espèces proches habitant les unes des déserts, les autres des régions tempérées, le domaine des espèces du désert est nettement plus étendu.
La densité de la population intervient également : les ressources ne sont jamais illimitées et en cas de surpopulation une fraction des individus est obligée d’émigrer loin de son lieu de naissance.
La surface du domaine vital des petits mammifères est le plus sou-vent de l’ordre de 800 m2 à 3200 m2, même si elle varie beaucoup d’une espèce à l’autre, les mâles ayant généralement un domaine plus vaste que les femelles.
Ainsi, le rat d’égout ou surmulot (Rattus norvegicus) est beaucoup plus sédentaire qu’on ne l’imagine : au cours de plusieurs expériences, on a recapturé des individus situés systématiquement à une douzaine de mètres tout au plus du lieu de leur première capture Le résultat est identique en ville comme à la campagne. Environ 10 % seulement des sujets sont repris à une distance plus importante.
Par contre, le domaine vital des espèces de grande taille est soi vent immense. Ainsi, l’ours brun de Russie ou grizzli (Ursus arctos) se déplace dans une zone de 16 km à 20 km, et le grizzli TAlaska dans un rayon de 15 km. Dans le parc national du moi McKinley, le diamètre de son domaine vital atteint 80 km. Quai aux ours blancs ( Thalarctos maritimus) du pôle Nord, leurs pérégrinations couvrent des centaines de kilomètres, et il en va c même pour les grands troupeaux d’ongulés, la pénurie ou l’abondance de la nourriture constituant un facteur décisif, comme nous l’avons vu.
Le maillage du domaine vital:
Au sein du domaine vital, les animaux disposent de points c repère : une habitation principale et, souvent, plusieurs gîtes secondaires ou accessoires, voire même des lieux de refuge temporaire Entre tous ces points, il existe généralement un réseau asse complexe, pas toujours détectable par l’homme. Parfois, chez certaines grosses espèces, des «jonctions» utilisées par plusieurs générations successives deviennent de véritables routes, tels les célèbre chemins des éléphants d’Afrique (Loxodonta africana), ou le routes des caribous (ou rennes – Rangifer tarandus) dans le non du Canada.
Tout au long de ces routes et de ces jonctions, les mammifère déposent des signaux : sécrétions cutanées, crottes en tas, urine arbres écorchés…
Ainsi, son domaine vital assure à l’animal non seulement sa subsistance quotidienne, mais aussi une meilleure défense contre le prédateurs puisqu’il n’a pas de mal à y retrouver les cachettes indispensables à sa survie.
Le territoire:
Il est constitué, à l’intérieur du domaine vital, par la portion d’espace marquée de différents signaux (olfactifs, acoustiques ou visuels) et défendue contre les animaux de la même espèce.
Ordre social et territoire:
L’étude biologique de l’espace induit presque toujours la prise en compte de la dimension sociale, car un ordre social efficace implique des modalités régulant l’espace. La territorialité constitue donc, sans consteste, une forme de dominance sociale.
Ainsi, les territoires peuvent être défendus par un seul individu par un couple, par toute une famille, ou encore par un groupe social d’un seul sexe ou des deux sexes. Le plus souvent, cependant, le comportement territorial le plus marqué est manifesté par les mâles.
Étendue et longévité du territoire:
Un territoire ne peut être décrit autrement qu’en termes d’espace et de temps.
L importance spatiale d’un territoire est très variable. Ainsi, il peut se résumer à la surface entourant le nid d’un couple d’oiseaux, espace jalousement défendu durant la ponte, la couvaison et l’élevage des roussins.
la durée d’existence d’un territoire, varie selon les espèces, autant que son étendue et son rôle.
Un territoire peut être maintenu pendant plusieurs années, parfois durant la vie entière de son propriétaire, voire même au-delà lorsqu’il appartient à un groupe qui se le transmet de génération en génération.
il peut, au contraire, ne persister qu’un temps très bref sur un site géographique donné. Ainsi, le temps de résidence différencie territoire fixe et territoire itinérant.