Le neurocrâne et le splanchnocrâne : Les variations
Le neurocrâne
II varie avec le volume de l’encéphale qui présente des différences ethniques et individuelles et aussi des variations pathologiques : microcéphalie, hydrocéphalie.
Variations de l’indice crânien
D’après l’indice crânien, les crânes ont été classés en dolichocéphales et brachycéphales, entre lesquels se situent les mésocéphales. Dans la plupart des pays, ces différents types sont mélangés. Pour beaucoup, il y a une prédominance.
Les fossiles humains sont très dolichocéphales. Les races primitives sont surtout dolichocéphales : les Australiens, les Noirs africains, les Berbères, et aussi beaucoup d’Européens du Nord sont dolichocéphales. La plupart des Européens sont brachycéphales.
L’origine des variations crâniennes est héréditaire. Résulte-t-elle de la forme du cerveau ou du mode d’ossification du crâne ?
La proportion des crânes larges par rapport aux crânes longs et étroits paraît avoir augmenté depuis le néolithique, mais il n’est pas prouvé qu’il y ait une évolution irréversible, ni que la brachycéphalisation soit corrélative d’une intelligence supérieure. On doit se méfier du raisonnement qui fut celui des racistes hitlériens.
Dans l’ordre pathologique, signalons que les nains achondro-plasiques sont brachycéphales, tandis que les géants hyperchondroplasiques sont dolichocéphales.
Variations de la base crânienne
L’angle que font entre eux les plans sphéno-ethmoïdal et sphéno-occipital (angle sphénoïdal de Landzert ou angle basai) est de moins en moins obtus suivant l’ordre zoologique : quadrupède, Primate, Homme.
L’orientation du trou occipital. Chez les quadrupèdes, cet orifice est orienté vers l’arrière, tandis que chez les bipèdes il est orienté vers le bas car le crâne repose alors sur la verticalité de la colonne vertébrale. Il est étonnant d’observer que le trou occipital horizontal chez le jeune gorille recule beaucoup et s’oriente franchement en arrière chez l’animal adulte, comme si de la bipédie il y avait régression vers la quadripédie. Chezl’Homme, au contraire, le trou occipital garde une orientation inférieure. Les microcéphales présenteraient un déplacement postérieur du trou occipital et souvent les déments marchent tête baissée sur le thorax, attitude simienne. Constatons aussi que le crâne neandertalien a un orifice plus reculé que celui des Hommes actuels.
Variations de la capacité crânienne
La mesure de la capacité crânienne tire son importance du fait qu’elle représente à peu de chose près le volume encéphalique. Depuis Broca, on situe la capacité moyenne du crâne entre 1 450 et 1 650 ; moins de 1 150 serait microcéphalie et plus de 1 950 macrocéphalie. Il existe des variations ethniques appréciables. Dans toutes les races, il existe en fait des variations individuelles considérables.
Les Singes anthropoïdes, gorille, ne dépassent pas 600 cm3, ce qui représente un large hiatus entre eux et les Hommes actuels. Dans ce hiatus se situent les Hominidés.
Beaucoup d’Hommes célèbres avaient une importante capacité endo crânienne : La Fontaine aurait été macrocéphale (1 950), Schiller 1 870 et Descartes 1 506. Signalons encore Raphaël : 1 420, l’anatomiste Meckel 1 320.
Le splanchnocrâne
Les chiffres extrêmes pour les mesures principales sont les suivants : hauteur totale de 90 mm à 138, longueur de 76 à 1 224, largeur de 100 à 155.
Variations de l’indice facial
La plupart des auteurs partent, pour mesurer l’indice facial, c’est-à-dire le rapport des diamètres hauteur et largeur, du nasion. Il a l’avantage de correspondre approximativement à la base du crâne et d’être facile à repérer. En suivant cet indice, les crânes ont été classés en brachyfacial, mésofacial et dolichofacial.
Le plus souvent, l’étroitesse et la hauteur de la face coexistent avec l’étroitesse et la longueur du crâne cérébral. Ce sont les cas harmoniques brachicéphale et brachyfacial (type celto-slave), dolichocéphale et dolichofacial (type Scandinave). Mais il y a souvent des dysharmonies : dolicho¬céphale et brachyfacial.
Les races blanches, les Arabes, les Scandinaves sont dolichofaciaux. L’es Noirs africains, les Australiens sont brachyfaciaux. De même sont brachy¬faciaux les crânes fossiles neandertaliens.
Dans toutes les races, l’enfant est d’abord brachyfacial.•
Le prognathisme
: ‘on compare l’Homme au quadrupède, on est frappé de son faible degrer de prognathisme. Ce caractère tient au grand développement du crane en même temps qu’à la réduction de sa face.
Si on le compare aux anthropoïdes, on est encore frappé, mais dans .une moindre mesure, par le même caractère : l’appareil dentaire est beau- ZOLO plus puissant, et surtout le crâne moins développé.
Chez l’Homme, l’appareil dentaire régresse et perd totalement les fonctions de préhension, d’attaque et de défense qu’il possède chez la plupart des animaux ; ses fonctions masticatrices elles-mêmes diminuent ; la diminution du volume des dents, du volume et de la longueur de leur support osseux, de l’épaisseur des arcs-boutants crânio-faciaux que les muscles nécessitaient entraînent une réduction de la face dans tous les sens.
L’enfant est moins prognathe que l’adulte à cause de son précoce développement cérébral et de son retard dentaire et facial. Le prognathisme s accuse progressivement après la naissance, chez tous les animaux aussi
d ailleurs.
Les grandes étapes de l’évolution humaine montrent des différences marquées. Les crânes fossiles, ceux de la race noire, ceux de la race blanche, offrent des écarts saisissants. Il y a des variations ethniques et aussi des variations individuelles. Dans certains cas extrêmes d’avancée de l’arcade dentaire supérieure, il y a rétrognathie mandibulaire.
Rivet a étudié les variations du prognathisme chez l’Homme et les autres Primates suivant l’âge, le sexe, la forme du crâne. Ses conclusions sont les suivantes : le prognathisme augmente de la naissance à l’âge de vingt ans. Il varie peu avec le sexe et ne semble pas lié à la forme générale du crâne cérébral. Les dolichofaciaux seraient les plus prognathes.
Les variations démontrent que la face constitue un tout anatomique et physiologique distinct du crâne.