Le temps du vivant : Fabriquer la vie
L’origine de la vie
Mais qu’est-elle donc cette vie ? Comme d’autres phénomènes biologiques fondamentaux, celui de la vie reste encore très largement mystérieux. Si l’on connaît, depuis plus d’un siècle et demi, c’est-à-dire depuis la géniale théorie de Darwin, les grandes lois de l’évolution, si l’on commence à comprendre, peu à peu, le fonctionnement des êtres vivants, la plupart des éléments fondamentaux de la vie nous échappent toujours. Par exemple son apparition, ou encore le développement d’un être vivant complet à partir d’une cellule unique, l’œuf fécondé. Pour évoquer d’abord le premier thème, combien de temps a-t- il fallu pour que surgisse de la matière inerte, après des millions, peut-être, d’essais infructueux, les premiers êtres vivants, apparus sur la Terre il y a plus de trois milliards et demi d’années ?
La vie est-elle un principe aussi théorique et inaccessible que le temps, ou au contraire un processus inéluctable, qu’il devrait être possible de comprendre, voire de reproduire, une autoorganisation de la matière inerte en matière vivante, qui devait nécessairement se produire un jour, comme le pensent nombre de chimistes et de biologistes ? La matière vivante ne serait-elle qu’une forme plus complexe de la matière inerte, sans qu’il y ait entre elles de véritable différence de nature ? Il est possible que le vivant ne diffère de !’inanimé que sur un point : l’ordre des molécules y remplace l’ordre des atomes. Comme le dit le biologiste Antoine Danchin, un ordre a créé un ordre supérieur. L’ordre créé l’ordre en le modifiant, en le faisant évoluer, en le rendant plus complexe.
On ne sait pas, pour l’instant, comment et pourquoi la vie est née sur la Terre, mais i! est certain que l’apparition des premiers êtres vivants – très probablement des sortes de microbes, des êtres rudimentaires faits d’une unique cellule – a déclenché toute l,histoire de l’évolution. Devant tout au hasard, cette évolution aurait pu être tout à fait différente de ce que nous connaissons, et donner naissance à d’autres formes – et pour- quoi pas, au bout de la chaîne, à d’autres êtres que ceux formant l’espèce humaine. Nous aurons peut-être bientôt la réponse à ces interrogations, car p!usieurs programmes de recherche sont lan- cés, aux Etats-Unis, qui ne visent à rien de moins que de ?’abri- quer de la matière vivante. On a déjà produit, dans les années 1980, des chromosomes artificiels de Jevure. On s’attaque désormais à des chromosomes de mammifères, beaucoup plus complexes, et à la production de bactéries artificielles, les- quelles pourraient être utilisées pour fabriquer de !’hydrogène ou d’autres éléments fournissant de l’énergie, à partir de !a !umière du soleil et d’eau, et pourraient jouer aussi un rôle important dans le traitement de maladies dues à une malforma- tion au niveau des gènes. D’autres biologistes tentent de fabriquer des cellules artificielles, disposant des trois fonctions de base de toute cellule vivante, c’est-à-dire se régénérer, se multiplier, évoluer. Il n’est pas exclu, disent ces chercheurs, que J’on parvienne ainsi à produire des formes de vie qui aient des caractéristiques différentes de celles que nous connaissons dans la nature.
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