Actionopétrygien
Les actinoptérygiens regroupent la moitié des espèces de vertébrés actuels. Us comprennent 4 lignées reliques et un énorme groupe, les téléostéens, composant à lui seul la quasi-totalité du groupe, c’est-à-dire quasiment la moitié des espèces de craniates. Ces 4 lignées sont qualifiées de reliques parce qu’elles montrent une diversité fossile importante comparée à leur diversité actuelle faible et donc résiduelle.
Les actinoptérygiens connurent en effet un premier «boom» de leur diversité au début du Carbonifère, puis, avec les téléostéens, un second «boom» au Jurassique. Les cladistiens renferment les polyptères, animaux à poumons que les zoologistes ont longtemps eu du mal à classer. Tantôt mis au sein des sarcoptérygiens, au sein du groupe paraphylétique des « crossopté rygiens», parfois mis dans une classe à part, celle des « brachioptérygiens », ils sont analysés depuis le début des années 1950 et surtout depuis l’introduction de l’analyse cladistique en ichtyologie comme l’une des lignées les plus précoces des actinoptérygiens. Les chondrostéens (esturgeons et spatules) ont une position phylogénétique stable. Représentants reliques d’un groupe jadis prospère, ils sont tous menacés d’extinction dans leurs habitats naturels. Les ginglymodes (lépisostées) et les halécomorphes (un seul représentant actuel: Amia calva) étaient jadis regroupés au sein des holos téens. L’analyse cladistique a montré que ce groupe était paraphylétique.
L’ironie réside dans le fait que: si les holostéens constituaient un grade, c’est-à-dire s’ils étaient regroupés à l’époque en raison d’une méthode insuffisante, il se pourrait bien qu’aujourd’hui, sous la double influence de la systématique phylogénétique (ou cladistique) et de la découverte de nouveaux fossiles, les holostéens soient remis sur le devant de la scène, cette fois-ci pour de bonnes raisons. En fait, la découverte de fossiles remet en cause les caractères qui démontraient la paraphylie des holostéens, et les holostéens pourraient bien être monophylétiques. Cependant, plusieurs analyses cladistiques présentent aujourd’hui des résultats contradictoires ou irrésolus. D’autre part, en phylogénie moléculaire, il n’existe pas de résultat robuste et récurrent sur cette question. Par conséquent, nous avons conservé l’interprétation phylogénétique classique. Quant aux téléostéens, leur phylogénie était encore presque totalement inconnue à l’orée des années 1960. L’introduction de la systématique phylogénétique en ichtyologie à partir de 1967 fit faire des progrès spectaculaires dans notre compréhension de la diversité de ce grand clade, et ceci en quelque 5 années seulement. Le groupe était riche de caractères, mais on n’avait pas la bonne méthode pour les analyser. Aujourd’hui, il reste encore beaucoup de travail à faire au sein de la couronne terminale des téléostéens, les acanthomorphes, qui regroupent quelque 14000 espèces, soit encore plus de la moitié des espèces téléostéennes.