les conséquences de la pollution des eaux
La production d’eau potable
On vient de le voir, l’activité humaine est responsable d’une pollution importante des eaux. Outre le fait qu’elle est à l’origine d’une modification importante des milieux aquatiques qui se traduit essentiellement par un appauvrissement de la diversité biologique, cette pollution constitue un risque réel et direct sur notre santé.
C’est d’abord par le biais de l’eau potable que nous y sommes confrontés. Nous l’avons déjà évoqué, les substances dissoutes dans l’eau bé-‘ néficient d’une assimilation rapide par l’organisme. Il est donc extrêmement important de surveiller la qualité des eaux. Car de nombreuses substances libérées sont particulièrement nocives.
Rappelons celles libérées par les activités agricoles.
Les produits à traiter
Les nitrates
Les nitrates sont connus, ils sont réputés pour être libérés par l’industrie agricole. À forte concentration, ils engendrent surtout chez les enfants un empoisonnement du sang, la méthémoglobinémie ou maladie bleue, qui se traduit par une asphyxie générale du corps. De plus, à faible dose et à long terme on les soupçonne d’être responsables de cancers car ils peuvent réagir avec certains pesticides et former des composés cancérigènes.
Les pesticides
Les pesticides constituent aujourd’hui un véritable danger. Ils sont pour la plupart d’entre eux cancérigènes, comme par exemple l’atrazine qui est un herbicide utilisé abondamment dans la culture du maïs. D’une façon générale, les composés organochlorés qui entrent dans la composition de nombreux pesticides sont neurotoxiques, cancérigènes et peuvent être responsables de malformations fœtales, de maladies de peau ; ils s’attaquent au système immunitaire, aux reins,
diminuent la fertilité. De plus, ce sont pour la plupart, des polluants organiques persistants. C’est-à-dire qu’ils sont très peu dégradés par le milieu naturel. Ils provoquent donc des pollutions durables pendant de nombreuses années.
Le cas du DDT
Le DDT, dont l’utilisation est aujourd’hui interdite dans de nombreux pays, a contaminé l’ensemble de la planète jusqu’aux glaces de l’antarctique. Ces produits appartiennent à la même famille que l’agent orange, utilisé comme défoliant lors de la guerre du Vietnam.
Une autre source d’inquiétude réside dans le fait qu’une partie des molécules utilisées dans les produits phytosanitaires subit, une fois libérée dans la nature, des modifications chimiques qui génèrent de nouveaux composés. Or, la toxicité de ces substances est mal connue, tout comme leurs effets à long terme notamment dans le cas de faibles doses répétées sur de longues périodes.
Bien sûr, les autres substances produites par les différentes industries et que nous avons déjà évoquées, comme par exemple, les hydrocarbures et en particulier les hydrocarbures polycycliques aromatiques, et les métaux lourds, notamment le mercure sont elles aussi particulièrement nocives et toxiques.
Un traitement coûteux
Aujourd’hui la pollution des eaux est telle qu’elle oblige à des investissements lourds. Il faut construire des usines de dépollution et de production d’eau potable qui nécessitent des installations de plus en plus sophistiquées. Car il faut pouvoir détecter des polluants de plus en plus nombreux, et trouver sans cesse de nouveaux procédés pour les éliminer, et certains polluants sont particulièrement difficiles à éliminer comme les nitrates. Ainsi, la production d’eau potable devient de plus en plus coûteuse et ne permet pas toujours de produire une eau parfaitement propre. Dans de nombreuses régions de France, l’eau distribuée au robinet est soit périodiquement impropre à la consommation, soit fortement déconseillée aux femmes enceintes de manière permanente. C’est le cas notamment en Bretagne où la contamination des nappes phréatiques par les nitrates est très importante.
De plus, la totalité des composés polluants n’est pas éliminée et si les concentrations maximales autorisées de ces molécules ne sont pas dépassées, elles ne garantissent pas totalement leur innocuité sur le long terme. Beaucoup de nouvelles molécules apparaissent et le recul sur leurs effets est faible. On ne sait rien notamment des conséquences sur la santé d’une exposition à de faibles doses mais prolongée sur une longue période.
Un problème sans fin
Il faut aussi remarquer que le traitement des eaux, que ce soit dans le cadre de la production d’eau potable ou dans celui de l’épuration des eaux usées génère des déchets polluants. Et finalement il ne règle pas le problème de l’élimination des polluants. Car ces déchets devront à leur tour être traités et gérés.
Comment éviter qu’ils ne retournent dans l’eau ? Comment les éliminer ? On le voit, le problème est sans fin. Et la seule solution raisonnable et gérable à long terme est celle qui consiste à limiter au maximum la quantité de produits toxiques dispersés dans l’environnement, en utilisant des molécules qui pourront être dégradées et neutralisées par les organismes des milieux naturels.
La pollution de l’eau est d’autant plus préoccupante que c’est un constituant essentiel de tous les organismes vivants. Et on l’a déjà évoqué, à travers la contamination des eaux de ruissellement ce sont aussi les sols qui se trouvent souillés. Ainsi, la pollution de l’eau a des conséquences à la fois sur les milieux aquatiques et terrestres.
Rappelons cependant que, parmi les substances polluantes libérées dans l’environnement, certaines subiront une dégradation partielle ou totale sous l’action des organismes et par réaction chimique avec certains éléments présents dans le milieu. Des oxydations plus ou moins importantes se produisent sous l’action de l’oxygène de l’air. Ces polluants, même s’ils peuvent provoquer des déséquilibres écologiques et des empoisonnements importants, finiront par être neutralisés par les micro-organismes du sol et de l’eau et même par les plantes. En un mot, ils sont biodégradables
Vidéo : les conséquences de la pollution des eaux
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