La gestion des conséquences environnementales
La promotion des transitions énergétiques
En Asie, les foyers n’ayant pas accès à l’électricité utilisent la biomasse non conventionnelle dont les effets sur la santé publique et l’environnement ont déjà été mentionnés. Par conséquent, la réduction de « l’exclusion » énergétique aurait un effet positif sur l’environnement en diminuant l’usage de la biomasse. Le gouvernement indien a récemment abordé le problème, par une Loi de 2003 imposant aux entreprises indiennes de fournir de l’électricité partout, y compris dans les villages. Le taux d’électrification n’est cependant actuellement que de l’ordre de 2/3 des foyers.
Mais l’électricité ne remplace la biomasse selon un seul et unique processus de transition. Pour passer de la biomasse traditionnelle à l’énergie moderne, trois éléments sont nécessaires : disponibilité, prix et préférence culturelle. En effet, la biomasse est souvent considérée comme gratuite et disponible et, même si elle est achetée, son prix apparent est souvent moins élevé que les sources plus modernes. Le poids les traditions entre aussi en ligne de compte : les foyers indiens, même riches, continuent par exemple d’utiliser leurs fourneaux de cuisine avec la biomasse pour préparer leur pain traditionnel. Par conséquent, des stratégies autres que Pélectrification doivent être mobilisées, telles que l’amélioration l’efficacité des fourneaux utilisant la biomasse.
En effet, alors que les fourneaux de cuisine recourant aux déjections animales offrent une efficacité énergétique inférieure à 10 % (de même que pour ceux fonctionnant au bois), les fourneaux de cuisine au charbon et charbon de bois présentent des efficacités de 25 % et ceux au gaz naturel, fuel ou GPL peuvent atteindre 50 % ou 60 % (AIE, 2007a).
En Chine, l’électrification a été un grand succès, le taux tendant vers les 100 % 8. Le gouvernement chinois a mis en place, dans le milieu des années 1980, des actions de soutien avec la création d’entreprises locales et d’infrastructures de base. Toutefois, les ménages ruraux utilisent encore la biomasse pour la cuisine avec toujours une lourde charge environnementale. Ce qui vient expliquer la promotion, dans le 11e plan quinquennal des énergies renouvelables, des technologies solaires ou du biogaz.
Mais le panier énergétique des ménages est aussi souvent le résultat de choix politiques. Historiquement, les combustibles fossiles tels le pétrole et le charbon ont été fortement subventionnés. Réduire ces subventions 9 permet de diminuer les incitations à consommer des sources énergétiques polluantes. En outre, les subventions n’ont pas toujours atteint leurs principaux objectifs. Par exemple, celles sur le fuel et gaz de pétrole liquéfié en Inde étaient destinées aux pauvres, afin de diminuer le recours à la biomasse. Or, il a été démontré que 40 % de ces subventions bénéficiaient aux 7 % les plus riches de la population. Le comité indien sur la tarification et la taxation des produits pétroliers prône la limitation de ce système aux seuls ménages vivant sous le seuil de pauvreté, ce qui devrait réduire de 40 % la quantité de fuel subventionné (AIE, 2007a).
D’autres politiques sont nécessaires en Inde pour permettre de passer de la biomasse à d’autres énergies plus propres chez les ménages les plus pauvres et de nouveaux systèmes sont mis en œuvre : le gouvernement de l’Etat d’Andhra Pradesh fournit une connexion gratuite au GPL, mais n’offre pas de subvention pour l’approvisionnement en carburant, favorisant ainsi l’accès, sans financer ensuite l’usage (AIE, 2007a).
Enfin, il convient de noter que les pays développés, à la fois la Corée du Sud et le Japon ont des engagements contraignants concernant les émissions de carbone, dans le cadre du Protocole de Kyoto. Par conséquent, les « nouveaux » mécanismes de marché tels que la mise en œuvre conjointe, le mécanisme de développement propre et le système d’échange de permis carbone seront disponibles pour limiter leurs émissions.
La promotion des progrès technologiques
Comme la production d’électricité est l’un des principaux responsables des émissions nocives, la technologie jouera un rôle central dans la préservation de l’environnement. En effet, les technologies de charbon propre seront en mesure de réduire les émissions de dioxyde de carbone, dioxyde de soufre, dioxyde d’azote et les poussières. Le captage et stockage du carbone, qui est maintenant disponible, permet de retenir 85 % du C02 qui aurait été autrement émis. Toutefois, il réduit le rendement des centrales électriques de 8 à 12 %. Le prix actuel d’une telle technologie est assez élevé, mais il devrait diminuer à moins de 25 $ par tonne de C02 d’ici 2030 (AIE, 2007a).
Les nouvelles technologies seront en mesure d’accroître l’efficacité des centrales thermiques via le charbon « critique » ou « supercritique », les pays d’Asie augmenteraient de manière significative leur efficacité, et donc, réduiraient leurs émissions 10. Cette question est donc extrêmement importante en Chine et en Inde dans la mesure où ces deux économies ne pourront pas s’exonérer de leur dépendance au charbon. Si les centrales électriques au charbon chinoises et indiennes parvenaient au niveau d’efficacité de l’OCDE, cela réduirait les émissions de C02 de 650 millions de tonnes en 2030, soit 2 % des émissions mondiales à cet horizon. Ces deux familles de technologies (critique/supercritique et captation) peuvent être couplées et ont donc un rôle à significatif à jouer contre les pollutions locale; aussi bien que globales. C’est en ce sens que le gouvernement chinois incite à la fermeture des centrales électriques petites ou inefficace; pour la construction de nouvelles plus efficaces et plus propres (Zhang, 2010).
Le graphique ci-dessous compare les niveaux de rendement et d’émissions actuelles des centrales électriques au charbon indiennes, chinoises et celles de l’OCDE. On observe ainsi les gains colossaux qui seraient obtenus par une amélioration du niveau actuel des centrales thermiques chinoises et indiennes au niveau de l’OCDE et, a fortiori, par l’adoption des technologies en développement.
La coopération internationale sera indispensable pour faciliter le déploiement de ces technologies. C’est dans cet esprit que, en 2006, le partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat a été lancé par l’Australie, le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis, la Chine et l’Inde. Des coopérations bilatérales entre les États-Unis d’une part et la Chine et l’Inde d’autre part, sont par ailleurs centrées sur la séquestration du carbone et le recours à des technologies propres du charbon dans le secteur de l’électricité. L’Union Européenne a également lancé des programmes avec la Chine pour un développement plus durable de l’énergie et avec l’Inde en mettant l’accent sur les technologies propres du charbon et les mécanismes de développement propre (MDP). La Chine draine la moitié des projets mondiaux en matière de MDP, l’Inde se situant au 2e rang.
La gestion de la sécurité énergétique en Corée du Sud
L’insécurité énergétique de la Corée du Sud est proche de celle du Japon, en raison de leur degré de dépendance aux importations pétrolières. Comme dans le cas du Japon, la Corée doit alimenter en énergie des industries lourdes et cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du Moyen-Orient et cherche pour cela à densifier ses relations avec la Russie et l’Asie centrale. Cependant, la situation de la Corée du Nord complique l’établissement de liens directs et oblige à envisager des solutions cohérentes pour l’ensemble de la péninsule coréenne. Pour cette raison, la Corée du Sud est j très attentive aux progrès de la coopération asiatique en matière énergétique. C’est aussi compte tenu de ces contraintes d’approvisionnement que, très tôt, Séoul a promu les énergies renouvelables qui devraient atteindre 5 % de la production électrique en 2011 (hydroélectricité non comprise).
Vidéo: La gestion des conséquences environnementales
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