Vulnérabilité aux changements climatiques
La plupart des études concernant le changement climatique et ses conséquences montrent que les pays en développement vont être les premières victimes à travers un certain nombre de phénomènes tels que l’érosion des sols, les inondations, les sécheresses, les tempêtes et cyclones, les événements climatiques extrêmes et les pollutions. En outre, leur dépendance à l’agriculture et la faiblesse de leurs revenus accroissent leur difficulté d’adaptation. En Afrique subsaharienne, le nombre et l’impact des catastrophes naturelles sont en constante augmentation, touchant chaque année des millions de personnes.
La vulnérabilité des pays au changement climatique a été mesurée par différentes organisations. Le tableau 4-2 dresse la liste des pays les plus menacés par le changement climatique. Parmi les pays cités, 25 appartiennent à la catégorie des pays à faible revenu.
Aussi de la qualité de la gouvernance d’un pays. Le PNUD indique que chaque année, la perte en productivité de l’Afrique subsaharienne à travers sa mauvaise gestion des ressources est plus élevée que les gains provenant de l’aide au développement et de l’allégement de la dette publique : on évalue cette perte à environ 30 milliards de dollars.
Les résultats de l’enquête sur la vulnérabilité climatique montrent que les pays les plus vulnérables appartiennent aux deux groupes des plus faibles revenus, ceux qui sont retenus dans ce chapitre. La vulnérabilité des pays pauvres signifie qu’il sera plus difficile pour eux de faire face aux menaces du changement climatique. Celui-ci pourrait ainsi aggraver les tensions politiques, économiques et sociales, accélérer les migrations, provoquer de nouvelles guerres. La guerre au Darfour, dont les causes sont multiples, a une dimension liée au changement climatique. Les premiers réfugiés du changement climatique ont fait leur apparition dans les îles du Pacifique en 2008.
La déforestation : l’une des principales causes du réchauffement climatique
À l’échelle mondiale, la déforestation est responsable pour plus de 18 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est plus que la part qui incombé aux transports. La couverture forestière n’est pas uniformément distribuée dans le monde. Les pays à revenu faible et moyen comptent pour près de 80 % de la superficie forestière mondiale. Huit des dix premiers pays en terme de déforestation annuelle appartiennent aux deux catégories de revenus traitées dans ce chapitre : revenus moyens bas et revenus faibles. La déforestation concerne principalement les forêts tropicales.
L’intensité et la vitesse de la déforestation dans un pays donné dépend de deux facteurs principaux : la puissance des intérêts privés de court terme qui profitent de la déforestation et la politique gouvernementale qui peut favoriser, laisser faire mais aussi qui cherche parfois à limiter, réglementer, sans avoir toujours les moyens d’imposer ses opinions. A un niveau global, la déforestation aggrave le réchauffement climatique et elle met en danger la biodiversité.
La déforestation s’explique par de nombreux facteurs. En dehors de la traditionnelle collecte du bois de feu, la déforestation s’explique le plus souvent par la recherche d’un profit facile, légal ou illégal, dans de vastes zones sur lesquelles le contrôle des pouvoirs publics est difficile.
• Dans certaines régions, la collecte du bois de feu accélère l’érosion, la déforestation et la désertification. De plus, le phénomène est amplifié lorsque les forêts sont à proximité des villes. Une fois le bois coupé, il est transformé en charbon de bois pour être vendu sur les marchés urbains où il y’a une forte demande, surtout lorsque le prix des produits pétroliers (pétrole lampant et butane) est élevé.
• Le marché international du bois est un marché très actif (et souvent très lucratif) pour diverses industries : la construction, l’ameublement, la pâte à papier.
• L’extension de la production agricole traditionnelle se fait souvent en utilisant les techniques de brûlis pour défricher et créer des espaces agricoles pour la plantation (bananes, palmiers, manioc, maïs soja, cacao). La productivité du sol diminue après un an ou deux et les agriculteurs se déplacent de nouveau pour trouver de nouvelles terres à défricher.
• L’extension de la production agricole moderne et de l’élevage à grande échelle, notamment pour l’exportation, sont également une cause de déforestation. La production de viande bon marché est une activité attractive pour l’industrie alimentaire mondiale du fastfood. Au Brésil, le développement de la production de canne à sucre (pour l’exportation de l’éthanol), de l’élevage (pour l’exportation de la viande) et du soja accélère la déforestation.
• Enfin, le développement des infrastructures, l’urbanisation, le développement des activités minières, les grands projets industriel; y compris les projets hydroélectriques, contribuent également à la déforestation.
La déforestation pose de nombreux problèmes. Au niveau local, la déforestation contribue à aggraver la vulnérabilité aux changements climatiques. Au niveau mondial, la déforestation aggrave le réchauffement climatique et diminue nos possibilités de résistance. Ceci a été reconnu à la conférence de Bali (décembre 2007). Le rapport Stem indique que le coût d’opportunité de la protection des forêts dans les 8 pays responsables de 70 % des émissions provenant de l’utilisation des terres pourrait être de l’ordre de 5 milliards de dollars par an au début, mais au fil du temps le coût marginal augmentera (Stern, 2006). A la conférence de Bali, des propositions ont été faites pour mettre en place un fonds destiné à compenser la Réduction des Emissions résultant du Déboisement et de la Dégradation (REDD). La proposition est maintenant inscrite dans l’agenda international.
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