Les ressources énergétiques
Le paradoxe des pays où les gens ont un accès limité aux formes d’énergie modernes, c’est que beaucoup d’entre eux ont un énorme potentiel inexploité de ressources renouvelables comme la biomasse, le soleil, le vent et les cours d’eau. De plus, ils ont une ressource nationale dotée d’un énorme potentiel : l’amélioration de l’efficacité énergétique. Certains pays arrivent à capturer progressivement ce potentiel mais il reste un certain nombre d’obstacles à surmonter : le financement de l’investissement (public vs privé), la couverture des risques, la gestion du projet, l’entretien des installations, la mobilisation des ressources humaines appropriées. L’augmentation des prix du pétrole est de nature à rendre plus économiquement attractive ces développements, mais les cadres institutionnels généraux et l’environnement éducatif doivent être substantiellement améliorés. Nous verrons plus loin que la décentralisation, issue d’initiatives privées, pourrait faciliter le lancement de projets de ce type. Examinons maintenant les cas de la biomasse et de l’efficacité énergétique.
La biomasse
La biomasse se répartit en deux catégories : la biomasse traditionnelle – le combustible des pauvres , avec les effets négatifs qui ont été décrits ci-dessus. On peut y ajouter la gazéification par laquelle des produits végétaux peuvent produire du méthane utilisé ensuite pour la production d’électricité ; la biomasse destinée à être transformée en biocarburants pour compléter ou remplacer les produits pétroliers. Ce sont : la première génération de biocarburants comprenant le bioéthanol, produit à partir de la canne à sucre, du maïs ou des betteraves, et le biodiesel, qui est produite à partir de plantes oléagineuses comme le colza, le soja ou la palme . Le Brésil a été un pionnier en matière de développement de l’éthanol à partir de la canne à sucre comme un substitut à l’essence. La Thaïlande a suivi la même voie. L’Indonésie et la Malaisie ont choisi de développer l’huile de palme à grande échelle, un choix qui contribue très clairement à la destruction des forêts tropicales riches en biodiversité.
Depuis la hausse des prix du pétrole, un certain nombre de pays développés et de pays en développement sont à la recherche d’un développement possible des biocarburants. Le Brésil propose ses technologies à d’autres pays d’Amérique centrale et d’Afrique. Le développement des biocarburants a des conséquences locales et internationales. Ceci appelle à une analyse minutieuse car une décision nationale de développement à grande échelle peut avoir des conséquences internationales sur les grands équilibres énergétiques, environnementaux et alimentaires. Signalons un certain nombre de problèmes qui doivent être examinées avec précision :
• Sur le plan local, le coût économique de production de biocarburants et l’évolution attendue de ce coût dans le temps doivent être évalués avec exactitude. L’impact fiscal doit être calculé en comparant la fiscalité (ou subventions) sur les biocarburants avec les prélèvements fiscaux opérés sur les produits pétroliers. Les niveaux du prix du pétrole ont une incidence directe sur l’économie des biocarburants.
• L’impact sur l’environnement au niveau local doit être également évalué : les émissions de gaz à effet de serre sont à prendre en compte ainsi que la consommation d’engrais, l’impact sur la déforestation et l’utilisation des terres agricoles. Certains pays africains (Ghana, Tanzanie), pourraient avoir un potentiel important de production de biocarburants sur des terres qui ne peuvent pas être utilisées à des fins de production alimentaire.
• Sur le plan international, le développement massif des biocarburants pourrait avoir un impact négatif sur les émissions de GES si les engrais, le déboisement, le changement dans l’utilisation des terres et d’autres éléments sont pris en compte. Il pourrait également influer sur le prix du sucre et autres produits agricoles. En 2008, La Banque mondiale a indiqué que le développement des biocarburants aux Etats-Unis et en Europe est en partie responsable de l’augmentation des prix des produits alimentaires entre 2002 et 2008.
Le cas des biocarburants confirme l’interdépendance croissante entre la politique énergétique, les problèmes de changement climatique, la production alimentaire mais également la relation entre les décisions politiques nationales et la gestion globale de la planète. Une fois de plus nous sommes confrontés à des conflits d’intérêts entre les nations, entre les biens privés et un bien public global qui est le climat.
Autres ressources énergétiques
En dehors des ressources nationales de pétrole et de gaz, qui sont généralement associées au phénomène de la « malédiction des ressources » (en l’occurrence la malédiction pétrolière), les pays en développement ont un grand potentiel en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables : énergie éolienne, solaire et hydroélectrique. Alors que l’Europe et l’Amérique du Nord ont déjà exploité environ 60 % de leur potentiel hydroélectrique, on estime que le taux est d’environ 20 % pour l’Asie et l’Amérique du Sud et seulement 7 % pour l’Afrique. La localisation géographique de ces ressources potentielles reste cependant un obstacle pour la mise en place de projets rentables.
Vidéo: Les ressources énergétiques
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur: Les ressources énergétiques