Antilopinés
Les antilopinés ont un corps svelte et de longues pattes. Les mâles sont plus grands que les femelles. La robe est fauve sur le dos, plus pâle sur le ventre. Les cornes dessinent un double S et sont annelées. Le plus souvent, les deux sexes en sont pourvus, mais les cornes des mâles sont toujours plus robustes et plus développées. La face porte des bandes alternées blanches et noires, ou foncées, s’étendant de l’œil au museau. Les yeux sont cernés-de blanc. Toutes les espèces ont le derrière blanc, avec l’extrémité de la queue noire.
Les antilopinés sont des animaux de milieux ouverts : savane, savane arborée, steppe, zones arides et désertiques. Ce sont pour la plupart des brouteurs, mangeurs de feuilles. Les mâles dominants sont territoriaux et solitaires, et marquent leur territoire avec leur urine, leur fèces et les sécrétions de leurs glandes préorbitaires. Ils dominent un groupe formé de femelles et de jeunes. Les autres mâles adultes vivent en troupeaux de célibataires. Les combats entre mâles territoriaux sont fréquents et très ritualisés.
Du Kenya à la Chine
Le genre le plus répandu est Gazelle, que l’on rencontre du Kenya et de la Tanzanie à la Chine. Les formes les plus grandes appartiennent au sous-genre Nanger (3 espèces, toutes africaines ; hauteur au garrot : 90 cm; poids : jusqu’à 80 kilos). Les formes les plus graciles appartiennent au sous-genre Gazelle (6 espèces africaines, 1 espèce en Arabie et en Palestine; hauteur au garrot : 70 cm; poids : inférieur à 30 kilos). Le sous-genre oriental comprend une seule espèce (Gazella subgut- turosa), qui occupait autrefois des territoires s’étendant de la Palestine à la Chine orientale. Le genre antilope comprend une seule espèce (Antilopa cervicapra), qui peuplait autrefois tout le subcontinent indien. Le genre Procapra (3 espèces, toutes asiatiques) vit dans les steppes dela Mongolie, du Tibet et de la Chine.
Le genre Antidorcas comprend une seule espèce (A. marsupialis, le springbok), qui vivait en troupeaux de plusieurs dizaines de milliers d’individus dans toute l’Afrique australe avant l’arrivée des Européens. Cette antilope présente sur la croupe un repli de peau, couvert par une plage de poils érectiles blancs et portant de nombreuses glandes sébacées, auquel elle doit son nom scientifique (marsupium signifie poche) ; son nom vulgaire (springbok en afrikaans) lui vient des bonds particuliers qu’elle effectue lorsqu’elle est excitée ou effrayée : elle baisse profondément la tête, arque le dos et se propulse en l’air de ses membres tendus, dont les extrémités se touchent presque, ce qui déploie sa poche dorsale; les poils blancs constituent alors un miroir dont les reflets provoquent la fuite de ses congénères.
Le dibatag, (une seule espèce africaine, Ammodorcas clarkeî), peut brouter les feuillages en se dressant sur ses pattes arrière, comme la gazelle-girafe.
L’impala (Aepyceros me- lampus), d’Afrique australe, autrefois classé parmi les antilopinés, est maintenant considéré comme un hippotraginé, proche des gnous et des bubales (tribu des Alce- laphini). dont sa lignée aurait divergé précocement.
On le rencontre dans toute l’Afrique australe, du Kenya à la Namibie et au Mozambique, où il peuple les forêts claires à proximité des cours d’eau. C’est un animal de grande taille (90 cm au garrot, 80 kilos pour le mâle, 45 kilos seulement pour la femelle); seul le mâle porte des cornes. C’est un brouteur, vivant en hardes d’une centaine d’animaux, dont la vie sociale et les caractères morphologiques montrent (peut-être par convergence) des affinités avec ceux des antilopinés.