Axolotl et pléthodontoïdes
Tous les pléthodontoïdes ont une morphologie typique de salamandre : corps lacertiforme (du latin lacerta : lézard), peau luisante, paupières mobiles, membres normalement développés, avec quatre doigts et cinq orteils. En revanche, les flancs sont marqués de sillons intercostaux, qui manquent chez les véritables salamandres.
Larve ou adulte ?
Les plus grandes espèces n’atteignent pas 30 centimètres de longueur totale. Les ambystomatidés, exclusivement nord-amé- ricains, ont un aspect trapu ; terrestres et fouisseurs (d’où leur nom de mole-salaman- ders, salamandres- taupes), ils sont surtout visibles au moment de la reproduction : ils gagnent alors les plans d’eau en masse pour s’y reproduire. Le stade larvaire est long et dure parfois un an. Certaines larves ne se métamorphosent pas et deviennent néanmoins capables de procréer; on peut ainsi observer ensemble deux classes de reproducteurs, adultes métamorphosés et spécimens néoténiques. La plus connue de ces formes néoténiques est l’axolotl, la larve de l’espèce mexicaine Ambystoma mexicanum : le stade adulte métamorphosé ne peut être obtenu qu’artificiellement, par injection d’extraits thyroïdiens. L’axolotl, dont le nom aztèque signifie «monstre aquatique», peut être pigmenté ou albinos. On connaît plus de 200 espèces de pléthodontidés, répartis en quelque 25 genres; considérés comme les plus évolués des urodèles, ils se différencient de tous les autres membres de l’ordre par l’apparition, à la métamorphose, d’un sillon qui joint la narine à la lèvre supérieure.
Comment respirer sans poumons ?
L’aire de distribution de la famille atteint l’hémisphère austral, s’étendant en Amérique du Sud jusqu’en Amazonie. A part quelques espèces aquatiques, les pléthodontidés sont terrestres ; beaucoup vivent en forêt, plusieurs sont arboricoles, logéant dans les arbres creux jusqu’à 10 ou 20 mètres de haut ; d’autres enfin sont cavernicoles. Ce sont aussi des amphibiens très prolifiques, qui peuvent pulluler par endroits. La disparition des poumons, qui permet de supposer que les ancêtres des pléthodontidés étaient des espèces montagnardes, torrenticoles, impose aux représentants actuels du groupe de respirer par la peau (éventuellement par les muqueuses) : elle doit rester humide – elle est souvent couverte d’un mucus visqueux – et sa surface doit être le plus étendue possible par rapport à la masse du corps. Les pléthodontidés ne peuvent avoir une activité trop intense, aussi ont-ils de longues périodes de léthargie, des mouvements lents, et par conséquent un métabolisme réduit. Ils sont de petite taille : de 5 centimètres à, exceptionnellement, 22 centimètres, car le volume et la masse augmentent selon le cube de la longueur, alors que la surface du revêtement cutané ne croît que selon son carré. Certaines espèces sont capables, comme les lézards, d’abandonner leur queue par autotomie. Elles peuvent aussi adopter une posture d’intimidation, en se balançant d’avant en arrière, puis rejeter un venin muqueux excrété par des glandes caudales. D’autres poussent de petits cris destinés, semble-t-il, à effrayer certains adversaires. Quelques espèces, enfin, sont capables d’infliger des morsures douloureuses.
Vidéo : Axolotl et pléthodontoïdes
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Axolotl et pléthodontoïdes https://www.youtube.com/embed/LeX2Fsy6WxQ