Baudroies, poissons-grenouilles

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Les lophiiformes possèdent tous, sous des formes variables, un rayon de leur nageoire dorsale transformé en filament pêcheur. Les nageoires pelviennes sont très -intérieures, en avant des pectorales, la bouche est immense et les orifices branchiaux très réduits. Ils regroupent plus de 150 espèces, réparties en seize familles organisées selon trois modèles principaux : la baudroie, les grenouilles de mer e: les poissons-pêcheurs abyssaux.

La baudroie

Son aspect monstrueux est tel que les pêcheurs qui la prennent dans leurs chaluts lui coupent la tête avant de la présenter sur les marchés. A la taille surprenante de tête, large et aplatie, s’ajoutent en effet des épines, crêtes et lambeaux cutanés qui coupent sa silhouette, quand, dissimulée sur les fonds vaseux ou les herbiers, elle attend que sa victime vienne mordre à l’hameçon». La baudroie est si vorace qu’elle avale tout ce qui passe à sa portée, mouettes et cormorans compris, et. si elle est prise au chalut, elle s’attaque à ses compagnons d’infortune ; son estomac peut alors représenter jusqu’au vers de son poids. La femelle pond à la fin du printemps et en été d’énormes quantités d’œufs, jusqu’à un million, dans une masse gélatineuse flottante couvrant de grandes surfaces. Les alevins mènent une vie pélagique avant de tomber sur le fond. L’adulte peut mesurer 2 mètres ; sa chair, excellente, est vendue sous le nom de lote. Les baudroies (25 espèces) vivent dans toutes les mers tropicales et tempérées jusqu’à 1 000 mètres de profondeur.

Les grenouilles de mer

Ce sont aussi des poissons benthiques à l’exception de l’histrion de la mer des Sargasses, qui s’est adapté à la vie pélagique. Il vit parmi les algues flottantes, si bien camouflé par ses lambeaux cutanés et les marbrures de sa robe que ses proies s’approchent de lui sans méfiance. Il est en effet capable de modifier sa teinte pour être en permanence en harmonie de couleur, tout au long de l’année, avec les sargasses (des algues brunes très répandues au large des Bermudes). Son filament pêcheur est bien développé et ses pectorales très mobiles lui permettent de se fixer aux algues ballottées par la houle. Ce petit poisson globuleux mesure rarement plus de 20 centimètres.

Les poissons-pêcheurs des abysses

Ils vivent jusqu’à plus de 3 000 mètres de profondeur dans des eaux où l’obscurité est totale. On en connaît plus de 1 000 espèces, plus étranges les unes que les autres, avec une bouche démesurée, un filament pêcheur équipé d’un organe lumineux et parfois beaucoup plus long que le poisson. Leurs nageoires ont disparu. Le dimorphisme sexuel qui les caractérise est tel (une femelle de 5 kilos peut avoir un mâle dont le poids n’excède pas 10 mg), que l’on a longtemps décrit mâles nains et femelles sous des noms différents.