Blennies, gobies
Les blennies, appelées baveuses à cause du mucus qui couvre leur peau dépourvue d’écailles, ont une grosse tête busquée, des nageoires pelviennes situées sous la gorge, des dorsale et anale longues et souples et une caudale arrondie.
Les blennies : la survie à l’air libre
La plupart ont, au-dessus des yeux ou des narines, des tentacules sensoriels parfois arborescents. Leurs dents en peigne, sur une seule rangée, sont adaptées à un régime de petits invertébrés benthiques et d’algues. Eurythermes et euryhalines, capables de rester un certain temps hors de l’eau, elles ont conquis les eaux plus ou moins dessalées des régions tempérées. La reproduction a lieu au printemps ; la ponte, déposée le plus souvent sous une pierre ou dans une cavité, est gardée par le mâle qui l’enduit fréquemment de mucus, probablement pour la protéger des infections.
On dénombre environ 300 espèces de blennies, de couleur terne, souvent marbrée, avec des bandes et des taches sur les flancs. La majorité d’entre elles ne dépasse pas 15 centimètres. Une vingtaine d’espèces vivent sur nos côtes, surtout en Méditerranée, dans les herbiers ou les zones de petits rochers à l’abri desquels elles se tiennent à l’affût. La plus grande (30 cm) est la gattorugine, la plus élégante la blennie-papillon, toutes deux actives la nuit et au crépuscule.
Les gobies : une famille nombreuse
Les gobiidés, avec près de 2 000 espèces, représentent la famille de poissons marins la plus nombreuse. Leur caractère le plus frappant est la soudure des nageoires pelviennes en une ventouse avec laquelle ils se fixent au substrat. La plupart vivent dans les zones littorales des mers tropicales et tempérées chaudes et près des récifs coralliens, mais ce sont aussi des gobies qui forment, dans les petites îles océaniques, l’essentiel des poissons d’eau douce. Dans ce cas, certains vont pondre en mer tandis que d’autres, qui se nourrissent dans les zones d’estuaires, remontent les rivières au moment de la reproduction. Les gobies, prédateurs et généralement solitaires, vivent près des fonds. Au moment de la reproduction, les mâles délimitent un territoire, invitent plusieurs femelles à y pondre puis gardent les œufs ; les alevins sont pélagiques avant de gagner le fond. Les périophthalmes, fréquents sur les plages tropicales, peuvent rester longtemps émergés grâce à la riche vascularisation de leur chambre branchiale ; leurs yeux pédiculés sont adaptés à la vision dans l’air. Ils se déplacent sur le sable avec une vitesse étonnante.
Les gobies les plus gros ne dépassent pas 50 centimètres ; s’ils sont les plus nombreux des poissons marins, ce sont aussi les plus petits des vertébrés ; une espèce des Philippines se reproduit à la taille de 6 millimètres. Plus de 70 espèces vivent sur les côtes d’Europe occidentale. Leur taille, de 3 à 35 centimètres, est le plus souvent inférieure à 8 centimètres, si bien qu’ils sont peu consommés bien que réputés de chair délicate.