Chætognathes
Chætognathes
Le corps des chætognathes est constitué de trois segments. La tête renflée possède une bouche protractile entourée de sa couronne d’épines et deux yeux dorsaux composés de neuf cellules photosensibles, toutes orientées différemment pour couvrir un champ visuel maximal. La tête est séparée du tronc par un anneau cilié sensoriel. Le tronc, allongé, se termine par l’anus. La queue et le tronc portent des nageoires latérales fixes, formées d’une fine cuticule soutenue par des rayons, et une nageoire caudale unique. Les chætognathes sont hermaphrodites, deux ovaires se trouvent dans le tronc et les testicules dans la queue.
Un système sensoriel et musculaire adapté à la chasse
Outre les yeux et l’anneau cilié, où serait localisé le sens du goût, on trouve sur tout le corps des groupes de cellules ciliées, sensibles, comme la ligne latérale des poissons, aux plus petites vibrations de l’eau provoquées par le déplacement des proies. Le système nerveux est particulièrement concentré : un ganglion cérébroïde dorsal dans la tête et un ganglion ventral au milieu du tronc, qui commandent une musculature aux contractions très brusques. Quatre muscles longitudinaux très puissants peuvent tordre tout le corps et le détendre brusquement comme un arc. Un des principaux genres de chætognathes porte d’ailleurs le nom de Sagitta (flèche).
Les conditions de reproduction obéissent aux mêmes impératifs d’efficacité. Le sperme est regroupé dans des petites balles disposées de chaque côté de la queue. Les ovules sont stockés dans le tronc. Chez certaines espèces, on a observé un comportement de parade nuptiale qui permet aux partenaires de déposer leurs boulettes de sperme au voisinage des orifices sexuels. Les balles se désagrègent et les spermatozoïdes pénètrent dans la cavité cœlomique, où la fécondation a lieu. L’autofécondation semble possible. Les œufs, très nombreux et très petits, ont un développement direct; en quarante-huit heures, le jeune chætognathe commence à se nourrir. Ce type de reproduction permet une croissance très rapide des populations quand les conditions sont favorables. Aussi ces animaux sont-ils considérés comme des marqueurs de la qualité des eaux.
Les chætognathes, exclusivement marins, vivent dans toutes les mers à toutes les profondeurs. On en compte une centaine d’espèces, pour la plupart pélagiques, quelques-unes habitant sur le fond ou dans des anfractuosités. Ce sont alors des chasseurs à l’affût : le corps se détend comme un arc et, au passage, plante ses épines dans sa proie.