Coccinelles
Les coccinelles (du latin coccinns : écarlate), «bêtes à bon Dieu» ou «catherines», doivent leur nom à la couleur des espèces les plus communes, qui sont rouges à points noirs. Ces insectes familiers ont généralement une forme hémisphérique et une taille n’excédant pas 1 centimètre. La tête est enchâssée dans le pronotum et porte de courtes’ antennes à massue distincte. Les pattes, courtes et repliables sous le corps, sont pourvues de tarses à quatre articles, dont le troisième est dissimulé dans l’échancrure du deuxième.
Larves et adultes carnivores
La grande majorité des coccinelles sont carnivores aux états larvaire et adulte. Dans nos régions, les coccinelles s’attaquent essentiellement aux pucerons, aux cochenilles et à divers acariens. Les espèces liées aux cochenilles sécrètent souvent (à l’état larvaire) des matières cireuses qui enrobent leurs victimes d’un revêtement blanchâtre ; d’autres, encore plus spécialisées, s’attaquent uniquement aux acariens. On connaît par ailleurs une espèce termitophile, dont la larve est aveugle. Les coccinelles des genres Tbea et Halyzia se nourrissent des moisissures de feuilles. Certaines espèces tropicales, au corps pubescent, broutent les feuilles de diverses cucurbitacées et solanées.
Si quelques espèces phytophages peuvent parfois causer des dommages aux plantes cultivées, la plupart des coccinelles jouent un rôle important dans la régulation des effectifs d’espèces nuisibles. Ainsi, Rodolia carclinalisest utilisée avec profit dans la lutte biologique contre la cochenille de l’oranger (Icerya purchasi).
Des insectes grégaires
Les coccinelles hivernent en groupes – parfois considérables – à l’état adulte. Si les rassemblements s’observent fréquemment en montagne, on peut en découvrir un peu partout, parfois jusque dans les maisons. Qu’un rayon de soleil réchauffe une journée d’hiver, et nos coccinelles apparaissent sur les fenêtres, sans qu’on sache vraiment d’où elles sortent. Certains sites de regroupement : arbres creux, pierres, etc., semblent privilégiés et sont parfois utilisés durant plusieurs années. La raison de cette grégarité n’est pas connue, les lieux d’hiver- nage n’étant, par ailleurs, pas toujours très favorables aux coccinelles : les araignées en dévorent souvent une grande partie. Lorsqu’elles hivernent, les coccinelles peuvent vivre une dizaine de mois.
Les dermestes, prédateurs des entrepôts
Les dermestes et autres an- thrènes sont plus connus des entomologistes que du grand public, pour la bonne raison qu’ils s’en prennent assidûment aux collections d’insectes! Ces détritiphages, au corps couvert d’écailles plus ou moins colorées et aux antennes en massue, dévorent aussi diverses denrées entreposées. Profitant des échanges commerciaux, les quelque 500 espèces connues tendent à se répandre dans le monde entier.
La plupart des dermestidés consomment des substances d’origine animale. Si les adultes et les larves de Dermestes lardarius se développent dans les charognes et la viande desséchée, (on les utilise pour préparer des squelettes d’animaux destinés à la conservation), les larves des anthrènes consomment plumes, soies, corne, laine, tandis que les adultes sont des habitués des fleurs. Quelques espèces ont une biologie plus spécialisée, comme celles qui vivent dans les oothèques des mantes.