communication
La communication n’est pas le propre de nos sociétés humaines, elle correspond à une nécessité du monde vivant dans son ensemble : celle de la survie.
La communication cellulaire
La plus discrète, mais l’une des formes de communication les plus importantes, s’effectue au sein même des cellules. L’information génétique contenue dans le noyau est véhiculée vers le reste de la cellule par une petite molécule messagère (ARN messager).A l’inverse, des signaux chimiques provenant de l’intérieur ou de l’extérieur de la cellule peuvent moduler l’activité des gènes.
Il existe aussi des communications entre les cellules. Celles-ci, dès le début du développement de l’embryon, se sont spécialisées. Cette spécialisation est responsable de la formation des tissus et des organes. Elle nécessite la mise en place de systèmes de communication cellulaire à distance extrêmement développés, pour assurer la coordination et la régulation des fonctions de l’individu ainsi que son unité physiologique : les systèmes nerveux, hormonal et immunitaire.
Le système nerveux est formé de cellules hautement spécialisées disposées en chaîne, les neurones; de forme étoilée, elles ont perdu toute possibilité de division.Les neurones entrent en contact les uns avec les autres grâce à leur prolongement cellulaire (l’axone), dans lequel l’influx nerveux se propage.
Au contact des cellules excitables de l’organe cible, les neurones libèrent un médiateur chimique (adrénaline, dopamine, sodium, calcium, potassium, etc.) qui provoque une réponse particulière : par exemple, en présence d’adrénaline, le rythme cardiaque s’accélère et l’amplitude des contractions augmente.
Le système hormonal, pour sa part, est constitué d’un certain nombre d’organes particuliers, les glandes endocrines, comme l’hypophyse, la thyroïde ou le pancréas chez les mammifères, qui sont toutes capables de synthétiser et de libérer dans le sang des molécules très variées appelées hormones. Celles-ci, véhiculées dans tout le corps, sont les vecteurs d’une information particulière, qui ne peut être comprise que par un récepteur bien précis. Ainsi, la prolactine, une hormone synthétisée par l’hypophyse, provoque la lactation de la glande mammaire.
Le système immunitaire donne la possibilité à l’organisme de lutter contre la plupart des agressions extérieures (bactéries, virus…) en permettant la production d’anticorps spécifiques, destinés à neutraliser les agresseurs.
Les réactions inflammatoires résultent elles aussi d’un système de communication informant rapidement différents organes d’une atteinte (blessure), et conduisant à la mise en place des mécanismes de défense et de réparation indispensables à la survie de l’individu.
Lorsqu’un des systèmes de communication cellulaire est défaillant, et du fait de la complexité de leurs interrelations, l’équilibre fonctionnel de l’individu peut être compromis.
La communication entre les individus
La communication est un élément clef de la survie des espèces. Elle intervient dans la défense du territoire, la prévention contre les prédateurs, la recherche de nourriture, l’élevage des petits, l’empêchement des accouplements entre espèces différentes. Elle intervient également dans les nombreuses fonctions d’un groupe social d’animaux et permet d’assurer la cohésion du groupe. Chez les vertébrés supérieurs, contrairement à ce qui se passe chez les insectes sociaux, on observe des relations personnalisées entre individus de même groupe.
Lorsque la communication se produit entre individus de même espèce, on parle de communication intra-spécifique ; lorsqu’elle a lieu entre individus d’espèces différentes, elle est dite interspécifique.
La communication se fait au moyen de signaux, reçus généralement par l’intermédiaire des principaux organes des sens, dont la sensibilité, qualitative et quantitative, limite le champ d’action des signaux. Ces signaux présentent le plus souvent une grande spécificité. Le signal de détresse d’un oiseau ne devra pas être confondu, par exemple, avec sa parade nuptiale. Autour d’une trame commune, on peut aussi observer des variantes individuelles d’un même signal : le chant des merles varie d’un individu à un autre.
Les signaux utilisés en communication animale ont des propriétés physiques qui conditionnent directement leur emploi.
L’olfaction : marquage du territoire et séduction
L’olfaction met en jeu, chez les animaux d’une même espèce, de petites molécules organiques très spécifiques, les phéromones. Elles sont sécrétées par l’animal émetteur et peuvent être déposées directement sur un objet qui entrera en contact avec l’animal récepteur. Elles peuvent aussi être libérées dans l’air ou dans l’eau et agissent alors à des distances variables, selon la force du courant ou la direction du vent. Essentiellement décrites chez les insectes, où l’on a mis en évidence leurs multiples fonctions, les phéromones existent également chez les vertébrés, qui les utilisent aussi bien pour marquer leur territoire que pour séduire leur partenaire. En communication interspécifique, l’olfaction peut aussi être sollicitée ; très étudiée dans le cadre des relations entre insectes, elle intervient également chez de nombreuses espèces dans les rapports de parasitisme ou de prédation.
De façon générale, la durée d’action des signaux olfactifs est relativement lente et, une fois qu’ils ont été émis, leur présence ne peut plus être camouflée. Cette caractéristique les oppose aux signaux auditifs, beaucoup plus fugaces.
De l’oreille aux antennes : les organes de l’audition
Les sons émis par les animaux lorsqu’ils communiquent se propagent dans l’eau et dans l’air. Ils peuvent varier en intensité, en durée et en fréquence. Ces différents paramètres confèrent une grande spécificité aux signaux que peut produire un individu, Si la portée d’un signal est limitée par la sensibilité de l’individu récepteur, elle est aussi limitée par les caractéristiques de l’individu émetteur lui-même : l’intensité du signal est proportionnelle à la taille de l’organe (les ailes pour certains insectes, les cordes vocales pour certains vertébrés) et dépend de la nature de l’environnement (le terrain d’émission).
Les individus récepteurs doivent adopter des stratégies auditives leur permettant de mieux localiser l’origine du signal. Ainsi, certains arthropodes perçoivent les sons et toute autre vibration par l’intermédiaire d’une zone extrêmement sensible située au niveau de leurs antennes. Les tétrapodes ont développé une oreille qui fait converger les sons vers une membrane qui les conduit à une capsule osseuse remplie de liquide et sur laquelle sont fixées de nombreuses cellules nerveuses réceptrices.
Visions diurne et nocturne
La communication visuelle a, sur toute les autres formes de communication, l’avantage de la durée. Les signaux peuvent être une partie de l’anatomie de l’individu (crête, pelage, plumage, couleurs), et leur émission dépend alors de la lumière. Ils peuvent aussi être produits par l’animal et utilisés la nuit : c’est le cas de la bioluminescence (émission d’un signal lumineux), qui permet d’attirer une proie ou le partenaire (le ver luisant est un exemple fameux), ou encore de faire fuir les prédateurs. Les signaux lumineux ont l’avantage, ou le désavantage, d’indiquer précisément la position de l’individu émetteur; ils ont une longue portée s’ils sont émis sur un terrain favorable.