Coucou gris et cuculidés
Le coucou gris, long d’une trentaine de centimètres, pèse environ 100 grammes. Ses couleurs et sa forme générale le font ressembler à l’épervier. Il se singularise aussi par son régime alimentaire. En effet, il se régale de chenilles velues, et même urticantes, comme la processionnaire du pin (Tbaumatopoea pityocampa), délaissées par les autres oiseaux. Les poils urticants avalés tapissent l’estomac puis sont régurgités sous forme de pelotes.
Des parents adoptifs… consentants ?
Afin de tromper la vigilance de son hôte, le coucou a développé de nombreuses adaptations physiologiques et comportementales. En Grande-Bretagne, ses victimes régulières sont quatre petits passereaux insectivores : le pipit farlouse, la rousserolle effarvatte, la bergeronnette grise de Yarrell et l’accenteur mouchet. Chaque coucou femelle s’est adapté à l’une de ces espèces et pond un œuf de couleur identique et de taille à peine supérieure à celui de l’hôte parasité, sauf dans le cas de l’accenteur mouchet, dont les œufs bleu turquoise sont tout à fait différents. Cette spécialisation comportementale a abouti, semble-t-il, à la formation de quatre lignées distinctes de coucous.
Des expériences réalisées dans la nature, à l’aide d’œufs en résine et d’oiseaux naturalisés, ont permis à des ornithologues de déterminer les facteurs de réussite du coucou dans son opération de parasitisme : la femelle pond son œuf en moins de dix secondes et évite toute rencontre avec les propriétaires du nid! Pour trois des quatre espèces hôtes étudiées, le mimétisme de l’œuf de coucou est indispensable à son acceptation par l’hôte involontaire. Seul l’accenteur mouchet accepte un œuf de couleur différente des siens. De même, chez les passereaux granivores, très rarement parasités, l’œuf de coucou, bien que très différent, n’est généralement pas rejeté par l’hôte.
L’observation des bergeronnettes et des pipits islandais, jamais parasités par le coucou, puisqu’il ne se reproduit pas sur cette île, a montré qu’ils sont moins sélectifs envers les œufs étrangers que leurs homologues britanniques qui connaissent le coucou.
Les biologistes ont conclu que, après une longue évolution, la sélection naturelle a favorisé, chez les espèces hôtes régulièrement parasitées, l’aptitude à reconnaître et à rejeter l’œuf du coucou ; en réponse, celui-ci a dû pondre des œufs de plus en plus mimétiques pour tromper leur vigilance. Le parasitisme de l’accenteur mouchet par le coucou gris pourrait être trop récent pour que l’œuf étranger soit systématiquement écarté
Vidéo : Coucou gris et cuculidés
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