Daurades
Daurades
La famille des sparidés groupe une centaine d’espèces des mers tropicales et tempérées, bien représentées sur nos côtes par les daurades, dentés, sars, bogue, griset, pagres, spare, saupe, marbré, oblade et pageots. A part la bogue, fusiforme, ces espèces ont le corps ovale et comprimé avec une seule nageoire dorsale et une caudale plus ou moins fourchue. Leur denture bien développée est différenciée en incisives, canines et molaires suivant les préférences de leur régime alimentaire, en général omnivore. Les jeunes mènent une vie grégaire et les adultes nagent en petits groupes ou en solitaires, pénétrant parfois dans les estuaires qu’ils utilisent comme nurseries. Ce sont des hermaphrodites successifs qui sont d’abord mâles (par exemple la daurade royale et la saupe) ou femelles (par exemple le griset ou l’oblade).
Les lutjans et les grogneurs : d’actifs prédateurs
Très voisins des sparidés par l’allure et le comportement, les lutjans (lutjanidés) et les grogneurs (hémulidés) sont particulièrement nombreux dans les eaux tropicales près des côtes et des récifs, pénétrant dans les mangroves, les lagunes et les eaux douces. Leur coloration souvent brillante est d’une extrême diversité, avec des taches, des rayures et des zébrures distinctives. Ce sont d’actifs prédateurs chassant la nuit des poissons et invertébrés démersaux. Pouvant atteindre 60 centimètres pour les plus grands, ils ont, comme les sparidés, une grande valeur commerciale et ils représentent dans certaines régions tropicales une part importante des captures en dépit des intoxications qu’ils provoquent parfois (ciguatera). Les grogneurs, en frottant les unes contre les autres leurs dents pharyngiennes, produisent des sons amplifiés par la vessie natatoire, qui agit comme caisse de résonance.
Le nom de grogneurs s’applique aussi aux sciénidés, représentés dans nos eaux par le maigre et les ombrines, reconnaissables à la profonde échancrure qui sépare les parties épineuse et molle de la dorsale et à la ligne latérale qui se prolonge jusqu’à l’extrémité de la caudale. Le maigre, poisson argenté qui peut atteindre 2 mètres, vit au-dessus du plateau continental et se nourrit en poursuivant les bancs de petits poissons. Les ombrines, plus petites, aux flancs ornés de lignes sinueuses dorées, ont la bouche ventrale agrémentée d’un petit barbillon menton- nier, typique des espèces qui se nourrissent sur le fond d’animaux benthiques et d’algues. Elles forment des agrégations très importantes pendant la saison de reproduction, produisant alors par les vibrations de leur vessie natatoire des sons très audibles.