Élan
L’élan, ou orignal (Alces alces), est le plus grand cervidé vivant, avec des mâles atteignant 2,30 m au garrot et un poids de 800 kilos. Il n’existe qu’une seule espèce, holarctique. Sa silhouette caractéristique – longues pattes, cou court, tête chevaline portant des bois palmés – est revêtue d’un pelage uni dès la naissance, à tonalité sombre, variant du chocolat au gris fauve.
L’élan : récent comme les glaciations
L’élan est un tard venu, aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord; sa sous- famille s’est différenciée il y a 6 millions d’années, et son espèce plus récemment encore. Son histoire a fluctué avec les glaciations, l’élan suivant les forêts humides dans leurs migrations millénaires.
L’élan occupait les forêts humides et les marais de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord boréales, délaissant la vraie toundra et la zone tempérée chaude ; toutefois, les chaînes de montagnes lui ont permis autrefois d’atteindre le 40 parallèle en deux endroits du globe : le Caucase, d’où il a disparu, et la région du Grand Lac Salé, dans l’Utah, aux États- Unis, où il se rencontre toujours.
Un solitaire placide et éclectique
Grâce à ses sabots étalés et larges, l’élan peut fréquenter les sols détrempés et les eaux peu profondes. Il y paît les plantes aquatiques, alors que, sur terre, il broute feuilles et écorces.
L’élan vit seul l’été. Le brame a lieu en septembre et octobre, avec mugissements et vrais combats, mais sans harems. Après huit à neuf mois de gestation, il naît souvent des jumeaux, que la mère élève rapidement, en quatre mois. Les jeunes sont matures à l’âge de deux ou trois ans, les mâles portent leurs bois les plus imposants à huit ans. Les élans, peu nerveux, ne craignent guère que l’homme.
Le renne, providence du paléolithique
Le renne, ou caribou (Rangifer tarandus), est récent, lui aussi, et constitue l’adaptation maximale des cervidés aux milieux froids. Il n’y a qu’une espèce, holarctique. Parent de l’élan et du chevreuil, le renne est une bête assez disgracieuse, aux pattes courtes et aux pieds larges, avec une grosse tête ornée dans les deux sexes – fait unique chez les cervidés – de bois légers et asymétriques. Son pelage, chocolat à gris, est proverbialement fragile et chaud.
Le renne a été la chance de l’homme aux périodes de grands froids, il y a 35 000 à 15 000 ans. Les grottes de France gardent le souvenir figé des migrations du précieux animal dans la toundra du Périgord. Avec l’amélioration du climat, le renne s’est inexorablement retiré vers le nord. L’homme moderne l’y a pourchassé jusque dans les milieux les plus hostiles de Scandinavie et du Canada.
Un mangeur de lichens
Exploitant la toundra fangeuse et moustiqueuse, le renne se nourrit l’été d’herbes, et l’hiver de grands lichens qu’il va chercher sous la neige. Fuyant la chaleur l’été, et la neige trop épaisse l’hiver, le renne est un grand migrateur, son balancement naturel ayant eu lieu autrefois entre le sud de la toundra et le nord de la taïga. Sociable, il vit en grands troupeaux à l’écart desquels se tiennent les vieux mâles, Le brame du renne a lieu en septembre et octobre, les mâles adultes défendant des harems transitoires ; un faon unique naît après la fonte des neiges, parfois avant.
Vidéo : Élan
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