Engager le monde
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À nouveau, l’énergie est devenu un enjeu « ça passe-ou-ça-casse » ;«: l’Europe. Fort heureusement la situation est légèrement moins romantique que vers la fin des années 1940. Néanmoins dans la crise i identité prolongée que vit l’Union européenne, ses actions en faveur ne la protection du climat et les implications de ces dernières sur les marchés de l’énergie sont un dispositif puissant pour forger une identité européenne. La difficulté est que l’Europe s’adresse ici à un promesse mondial mais que les autres pays importants ne sont pas bien à écouter . Actuellement, les décideurs européens préfèrent autoconstruction de leur vertu si bien affichée plutôt que de s’engager dans un Élargissement efficace de leur approche. Certes, il est parfaitement actuellement de commencer à mettre en place des politiques au niveau national, mais les sujets en jeu exigent une approche mondiale. En ce concerne la gouvernance multilatérale du marché de l’énergie ou le renforcement du « Mécanisme de développement propre » (MDP), .’Europe a été aussi silencieuse et inefficace que tous les autres principaux acteurs. En juillet 2008, un sommet du G8 au Japon sous le salon ? Cool Earth » (la « Terre fraîche ») censé aborder la question du primat est passé sans résultats ou engagements.
L’Europe, en tant que groupe de pays industrialisés s’étant engagé à une réduction significative de ses gaz à effet de serre, pourrait également se forger un rôle d’intermédiaire fiable entre les pays développés et en voie de développement, mais elle est retenue par sa propre timidité et son manque d’imagination plutôt que par des dissensions internes profondes. Transmettre la vision européenne au monde extérieur, cependant, est crucial si on veut qu’elle devienne une réalité.
Dans son intérêt à atteindre ses objectifs de changement climatique et de sécurité de ses propres approvisionnements en énergie, l’Europe doit également s’efforcer d’améliorer le système de commerce multilatéral d’énergie et de promouvoir activement des marchés mondiaux libres, liquides et transparents de l’énergie et du carbone. Certes, il n’y a aucun inconvénient à reconnaitre une interdépendance bilatérale, par exemple, avec la Russie ou les pays de l’Afrique du Nord, et à accepter de travailler sur des projets communs. Cependant une telle coopération bilatérale ne doit pas faire obstacle aux efforts pour aborder les questions globales relatives aux marchés de l’énergie et du carbone dans une perspective multilatérale. Dans un tel contexte multilatéral il serait d’ailleurs parfaitement légitime de poser la question d’un ajustement des tarifs douaniers sur des produits à forte consommation énergétique pour les pays refusant de s’engager dans de; efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’Europe doit résister au nationalisme des ressources aussi bien qu’au nationalisme du carbone. Toutefois, elle ne doit pas agir ans: pour des motifs moraux, légaux ou politiques mais sur la base d’un intérêt propre bien compris. Tout effort doit être fait pour expliquer qu’un retrait vers des positions particularistes ou vers des accords bilatéraux exclusifs constituerait une solution sous-optimale pour tous les partenaires concernés. Ceci vaut, en particulier, pour l’enjeu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’Europe devra convaincre ses partenaires qu’un marché mondial de carbone constitue la seule solution viable pour organiser les transferts massifs requis pour convaincre les pays en voie de développement d’accepter eux- mêmes des cibles en matière de réduction d’émissions.
L’Europe devrait également rapidement abandonner ses multiples « politiques de voisinage » qui s’étendent jusqu’à la frontière occidentale de la Chine. La volonté de projeter une « puissance douce » va avec est une notion passepartout qui semble pouvoir servir à cacher le fait que l’Europe n’a pas de puissance dure à projeter. En vérité, des telles notions surannées distraient l’Europe de sa vocation primaire à devenir un champion réaliste et crédible des marchés ouverts et mondiaux de l’énergie et du carbone.
Certes, l’Europe doit continuer d’offrir une aide technologique, financière et institutionnelle. Souvent, les pays exportateurs, particulièrement les plus petits, sont dans un grand besoin d’une telle aide Ce n’est pas une coïncidence si la plupart des ressources énergétiques du monde viennent des régions politiquement et économiquement significative de ses gaz à effet de serre, pourrait également se forger un rôle d’intermédiaire fiable entre les pays développés et en voie de développement, mais elle est retenue par sa propre timidité et son manque d’imagination plutôt que par des dissensions internes profondes. Transmettre la vision européenne au monde extérieur, cependant, est crucial si on veut qu’elle devienne une réalité.
Dans son intérêt à atteindre ses objectifs de changement climatique et de sécurité de ses propres approvisionnements en énergie, l’Europe doit également s’efforcer d’améliorer le système de commerce multilatéral d’énergie et de promouvoir activement des marchés mondiaux libres, liquides et transparents de l’énergie et du carbone. Certes, il n’y a aucun inconvénient à reconnaitre une interdépendance bilatérale, par exemple, avec la Russie ou les pays de l’Afrique du Nord, et à accepter de travailler sur des projets communs. Cependant une telle coopération bilatérale ne doit pas faire obstacle aux efforts pour aborder les questions globales relatives aux marchés de l’énergie et du carbone dans une perspective multilatérale. Dans un tel contexte multilatéral il serait d’ailleurs parfaitement légitime de poser la question d’un ajustement des tarifs douaniers sur des produits à forte consommation énergétique pour les pays refusant de s’engager dans de; efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’Europe doit résister au nationalisme des ressources aussi bien qu’au nationalisme du carbone. Toutefois, elle ne doit pas agir ainsi: pour des motifs moraux, légaux ou politiques mais sur la base d’un intérêt propre bien compris. Tout effort doit être fait pour expliquer qu’un retrait vers des positions particularistes ou vers des accords bilatéraux exclusifs constituerait une solution sous-optimale pour tous les partenaires concernés. Ceci vaut, en particulier, pour l’enjeu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’Europe devra convaincre ses partenaires qu’un marché mondial de carbone constitue la seule solution viable pour organiser les transferts massifs requis pour convaincre les pays en voie de développement d’accepter eux- mêmes des cibles en matière de réduction d’émissions.
L’Europe devrait également rapidement abandonner ses multiples « politiques de voisinage » qui s’étendent jusqu’à la frontière occidentale de la Chine. La volonté de projeter une « puissance douce » va avec est une notion passepartout qui semble pouvoir servir à cacher le fait que l’Europe n’a pas de puissance dure à projeter. En vérité, des telles notions surannées distraient l’Europe de sa vocation primaire à devenir un champion réaliste et crédible des marchés ouverts et mondiaux de l’énergie et du carbone.
Certes, l’Europe doit continuer d’offrir une aide technologique, financière et institutionnelle. Souvent, les pays exportateurs, particulièrement les plus petits, sont dans un grand besoin d’une telle aide Ce n’est pas une coïncidence si la plupart des ressources énergétiques du monde viennent des régions politiquement et économiquement instables. La malédiction des ressources avec ce qu’elle comporte de ? Hovaise gouvernance et de gaspillage dans la chasse aux rentes n’est pas une notion du siècle dernier. Le but d’une telle aide ne doit pour- îsec: pas être de chercher une quelconque « influence » mais de stabilises partenaires commerciaux essentiels. L’Europe, région impor- sarice pour des décennies à venir, a tout à gagner de marchés «énergétiques multilatéraux, ouverts et transparents.
l’Europe pouvait se mettre d’accord sur un tel engagement en ferreur des marchés mondiaux de l’énergie, elle poserait la base pour an-eux gérer les questions énergétiques dans le futur. Au-delà des ?tombées concrètes d’une telle politique – la seule possible pour une son fortement dépendante des importations – un tel engagement contribuerait également à la rationalisation d’une discussion qui «ferreuse trop souvent brouillée par des déclarations brumeuses sur les responsabilités partagées ». Certes, il y a des responsabilités parafées pour assurer le bon fonctionnement des marchés internationaux et pour définir des objectifs globaux en matière de réduction des « ions. Ensuite, poursuivre ses intérêts propres demeure l’affaire chaque acteur indépendant. Pour ne prendre qu’un exemple : les exportations du gaz russe vers l’Asie sont tout aussi légitimes que les importations européennes de gaz en provenance du Moyen-Orient. L’introduction de catégories morales, politiques ou « stratégiques »,souvent dans un cadre bilatéral, complique la prise de décision dans k- domaine de l’énergie selon de critères techniques ou économiques. Quoique chacun procède à l’exclusion de tiers pour un avantage individuel à court terme, l’accumulation de telles approches particularismes ou bilatérales risque de nuire à l’ensemble des acteurs dans le long larme.
Un système d’échanges multilatéraux sous une gouvernance globale à minima constitue de loin le cadre le plus susceptible de générer des bénéfices à la fois pour les pour les pays producteurs et les pays consommateurs. Une telle structure globale de gouvernance devrait combiner une partie des fonctions de l’Agence internationale de F énergie (AIE), de l’UNFCCC, de l’OPEP, du G8, l’OMC et des Courts internationaux d’arbitrage. A ce point, ni une nouvelle bureaucratie débordante, ni des règles coercitives ne sont nécessaires. Plus qu’autre chose, le monde a besoin d’un forum permanent pour observer, discuter et intégrer les enjeux énergétiques et climatiques au plus haut niveau. L’Europe est probablement l’acteur international le mieux ; pour proposer et réaliser une telle structure. Des partenaires incontournables dans une telle initiative pour renforcer le système d’échanges énergétiques (y compris les échanges de quotas d’émissions de carbone) sont les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Arabie Saoudite.
En l’absence d’une telle « grande » solution, cependant, il existe pourtant un certain nombre d’initiatives plus limitées dans lesquelles l’Europe doit rester impliquée pour continuer à poursuivre efficacement sa vision particulière des questions de l’énergie et du climat :
1) L’implication active dans des organismes multilatéraux tels que l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Banque Mondiale, l’UNFCCC et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans la mesure du possible, les enjeux énergétiques et climatiques doivent être traités de manière intégrée en accord avec les règles de l’OMC. La Commission doit également poursuivre le projet d’un sommet global sur le système de commerce multilatéral d’énergie.
2) La contribution de l’Europe au processus de Kyoto à travers la création de l’EU ETS doit se poursuivre mais elle doit également s’adapter. Sa contribution importante à la « dé-carbonisation » de l’économie européenne et de ce fait à la réduction des importations d’hydrocarbures n’est pas toujours suffisamment appréciée. L’EU ETS constitue aujourd’hui une partie intégrale de la politique énergétique de l’UE et doit être reconnu comme tel. Le secteur des transports (y compris le transport aérien) doit être intégré dès que possible dans un dispositif incitatif à la réduction des émissions, autant pour des raisons de sécurité d’approvisionnement que pour des raisons environnementales. Renforcer l’EU ETS à l’intérieur mettrait également les bases pour une extension vers l’extérieur.
3) L’Europe doit également continuer à améliorer les conditions des investissements privés dans les pays fournisseurs. Dans les prochaines décennies, la notion de « pays fournisseur » évoluera pour inclure non seulement les producteurs d’hydrocarbures mais également les prestataires de réductions d’émissions. La Banque européenne d’investissement (la BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (la BERD) jouent leurs rôles quand elles soutiennent des projets d’infrastructure tels que le couloir caspien pour l’acheminement d’énergie (dont le gazoduc Nabucco), ou le projet de lier par des gazoducs les pays de l’Afrique subsaharienne à ceux du bassin méditerranéen. Plus important encore serait cependant de créer les infrastructures légales et techniques qui permettraient aux investisseurs privés de participer à la fois à la production d’énergie et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en voie de développement.
4) L’Europe doit rester impliquée dans le processus de la Charte de l’énergie bien qu’elle doive significativement changer ses priorités. D’abord, elle doit prêter plus attention aux investissements directs à l’étranger et aux transferts de technologies et moins au point largement symbolique d’un « accès de tiers » aux réseaux. Ensuite, la Charte doit s’ouvrir vers des enjeux analogues dans d’autres régions du monde. Actuellement, la Charte de l’énergie est un exemple typique démontrant comment les initiatives bilatérales ou régionales s’enlisent dans des enjeux symboliques sans rendre le monde de l’énergie plus juste ou plus efficace.