Éponges
Les éponges, ou porifères, ne sont composées que de deux couches de cellules : une couche externe, l’ectoderme, qui recouvre toute la surface externe et les canaux empruntés par l’eau ; l’autre couche est formée de cellules particulières, les choanocytes. Ces derniers ont à la fois un long flagelle pour battre l’eau et une collerette pour capturer les aliments. Les particules sont incluses dans des vacuoles de la cellule et digérées comme chez les amibes. Les choanocytes diffusent vers l’intérieur de l’éponge les produits de la digestion qui servent à alimenter toutes !es autres cellules. Entre les deux couches se trouve une gelée contenant quelques cellules qui sécrètent le squelette, des spicules aux formes parfaitement définies ou des fibres de spongine.
De vrais métazoaires?
Les cellules des éponges ne forment pas e véritables tissus comme chez les autres métazoaires. Elles sont indépendantes les unes des autres et peuvent se déplacer et se dédifférencier. Si l’on désagrège une éponge pour en isoler les cellules et les mettre en culture, celles-ci se rassemblent et recréent un nouvel organisme. La plasticité des tissus est telle que les éponges peuvent se reproduire soit par bourgeonnement, une partie de ‘ éponge s’isolant et s’écartant de la mère, soit en formant dans leur masse des gemmules, groupe de quelques cellules indifférenciées dans une enveloppe résistante. qui vont se développer après la mortde la mère, soit enfin en produisant des œufs et des spermatozoïdes qui sont relâchés dans l’eau. Les larves sont ciliées, nageuses et bien différenciées.
Un squelette de silice ou de calcaire
On connaît actuellement plus de 9 000 espèces d’éponges dans tous les milieux marins, et quelques-unes en eau douce. La plupart sont de simples croûtes sur un rocher, faciles à confondre avec une algue. Les éponges d’eau douce sont toujours petites, en croûtes grisâtres, et il faut un œil très exercé pour les reconnaître. Les spicules servent de base à la classification des éponges.
Les Calcarea ont un squelette calcaire et une anatomie souvent simple. Les Demospongia, qui représentent 80 % des espèces, possèdent des spicules siliceux et un réseau de spongine (parfois l’un ou l’autre). Les Hexactinellina possèdent d’extraordinaires spicules siliceux à trois axes qui s’entrecroisent pour former des charpentes spectaculaires. Ce sont des espèces profondes. Certains de leurs spicules peuvent atteindre plusieurs mètres de long et servent à piquer l’éponge dans la vase. Ces spicules sont formés de silice extrêmement pure disposée en couches concentriques, ce qui leur donne une souplesse et une résistance supé-rieures à ce que l’industrie sait faire avec des fibres de verre.
Les éponges existaient déjà il y a plus de 600 millions d’années. Certaines formes massives ont, au cours de l’ère primaire, formé les premiers récifs.