Faisans, cailles et perdrix
Avec 183 espèces, réparties en 43 genres, la famille des phasianidés est la plus importante de l’ordre des galliformes. Elle occupe les régions chaudes et tempérées de tous les continents. Huit espèces habitent l’Europe, la plupart dans les régions méridionales.
Des mœurs terrestres
La grande majorité des phasianidés sont des oiseaux lourds, aux formes rondes. Les jambes, plutôt courtes, sont fortes et musclées. Les trois doigts antérieurs sont munis d’ongles épais, tandis que le doigt postérieur, implanté assez haut sur le tarse, est peu développé. Ces caractères morphologiques sont dus à un mode de vie essentiellement terrestre. Convoités pat nombre de prédateurs, ces oiseaux répugnent à s’envoler lorsqu’ils sont menacés et cherchent plutôt à se dissimuler. Une fois découverts, ils décollent brusquement de la végétation, dans un grand bruit d’ailes. A part certaines espèces de cailles (Coturnix sp.), les phasianidés ne volent jamais très longtemps et sont sédentaires.
Ces oiseaux consomment essentiellement des graines et des végétaux divers ; certaines espèces adjoignent des insectes à ce régime végétarien, en particulier pendant l’élevage des jeunes. La nourriture est toujours collectée au sol, sauf chez certaines cailles d’Amérique du Sud (Den- drorhyx) et chez les tragopans d’Asie du Sud-Est, aux mœurs partiellement arboricoles. De nombreuses espèces de phasianidés dorment dans les arbres, afin d’échapper aux prédateurs terrestres. Tous les phasianidés sont diurnes, sauf certaines cailles, actives durant la nuit. Ces oiseaux évitent l’eau et préfèrent les bains de poussière. A l’exception des tragopans, tous les phasianidés nichent à terre.
Une fécondité record
Le nombre d’œufs pondus par la femelle varie de deux chez le faisan argus à presque vingt chez la perdrix grise de nos régions. Un maximum de vingt-quatre œufs a été noté chez cette espèce – un record de ponte chez les oiseaux. Généralement, la femelle assume seule l’incubation des œufs et l’élevage des jeunes ; chez certaines espèces, le mâle l’assiste dans ces tâches : ainsi, chez la perdrix rouge, du moins en Grande-Bretagne, la femelle dépose deux pontes dans deux nids séparés, dont l’une est couvée par le mâle.
A l’éclosion, les poussins, couverts de duvet, ont les yeux ouverts. Dès qu’ils sont secs, ils abandonnent le nid et se nourrissent seuls, en suivant leur mère, qui les réchauffe de temps à autre. La croissance très rapide des rémiges leur permet de voler dès l’âge d’une semaine, voire moins chez les paons et les tragopans. La maturité sexuelle est atteinte vers un an, parfois au bout de quelques mois ; la jeune caille peinte se reproduit alors quelle a seulement deux mois. La fécondité élevée des femelles et la précocité des jeunes permet aux populations de faisans, de perdrix et de cailles de se maintenir, en dépit des nombreuses pertes dues à la prédation.
Les phasianidés se caractérisent par une grande diversité de taille (de 14 cm à 1,22 m), de poids (de 43 g à 5 kilos) et de plumage. Les cailles (Coturnix sp.) sont de petits oiseaux au plumage discret. Les faisans se distinguent des cailles et des perdrix par leur grande taille et les couleurs très vives des mâles. Ils se singularisent également par un dimorphisme sexuel très marqué, la femelle étant dotée d’un manteau terne pour échapper aux prédateurs. Les 48 espèces de faisans sont toutes originaires des forêts d’Asie ou leur sont inféodées, sauf le paon du Congo, découvert tardivement (1936). Alors que la plupart des perdrix et des cailles sont monogames, les faisans sont généralement polygames.
Vidéo : Faisans, cailles et perdrix
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