Fauvette
Les fauvettes, qui font partie d’une très grande famille, les muscicapidés (1 394 espèces) appartiennent à la sous-famille des sylviinés (339 espèces). Elles ne sont pas apparentées aux « fauvettes » du Nouveau Monde, les parulines, et ne se rencontrent que dans l’Ancien Monde, ainsi qu’en Australie et sur de nombreuses îles du Pacifique et de l’océan Indien. Nombre de ces îles abritent des espèces endémiques, dont certaines sont menacées d’extinction.
Plumage et ramage
Le plumage des fauvettes, à dominante verte, jaune ou grise, est généralement identique chez les deux sexes, de même que la taille et le poids, respectivement compris, pour la plupart des espèces, entre 9 et 16 centimètres, et 5 et 20 grammes. La richesse et la variété des chants des fauvettes contrastent avec l’uniformité de leur plumage et de leur forme.
Les fauvettes se nourrissent exclusivement d’insectes, qu’elles recherchent parmi la végétation, explorant avec leur bec long et fin les feuillages, les buissons et les roseaux, Ce régime alimentaire insectivore oblige les espèces des contrées boréales ou subboréales à entreprendre de longues migrations. Les principales régions d’hivernage sont le bassin méditerranéen, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est.
L’agitation migratoire
Depuis vingt ans, la migration des fauvettes a suscité de nombreuses recherches en Europe. Des expériences réalisées en laboratoire, d’abord sur la fauvette à tête noire, puis sur d’autres espèces, ont permis de comprendre le rôle du patrimoine génétique dans l’aptitude à la migration. En captivité, aux dates normales de déplacement de l’espèce, les fauvettes sauvages ont un comportement, nommé «agitation migratoire», dont la durée et l’orientation correspondent au temps théorique de vol et à la direction que ces oiseaux auraient dû prendre dans la nature pour atteindre leurs quartiers d’hivernage. Même les oiseaux maintenus artificiellement en conditions environnementales constantes présentent les caractéristiques de cet état particulier : il répond donc à un rythme interne et se trouve probablement sous contrôle génétique.
Afin d’en apporter la preuve, les chercheurs ont élevé en captivité des fauvettes à tête noire sédentaires provenant des îles Canaries et des fauvettes à tête noire migratrices, originaires d’Allemagne. Seules ces dernières ont été sujettes à cette agitation spécifique et, lorsqu’on a croisé les deux souches, les hybrides ont adopté un comportement intermédiaire à ceux de leurs parents. Ainsi, ces études ont montré que le comportement migratoire, comme la direction et la durée de vol, sont déterminés et transmis génétiquement.
Ces résultats ont été confirmés pour une vingtaine d’espèces d’oiseaux appartenant à des familles différentes. On comprend dès lors comment les jeunes coucous, en l’absence de leurs parents, rejoignent sans problème leurs quartiers d’hivernage africains.