Flamants
Les flamants constituent l’un des plus anciens groupes d’oiseaux vivants. Des fossiles témoignent de leur existence dès le début de l’ère tertiaire. Leur silhouette si caractéristique est connue de tous : hautes pattes et cou démesurément long, flexueux, terminé par une petite tête, elle-même prolongée par un gros bec incurvé vers le bas. La coloration du plumage, rose et rouge cramoisi, plus ou moins soutenu selon les espèces, est due au carotène, pigment contenu dans leur alimentation. La taille varie de 80 centimètres chez le flamant nain à 145 centimètres chez le flamant rose ; les mâles sont plus grands que les femelles.
Autrefois répandus et communs à travers tous les continents, les flamants sont aujourd’hui confinés aux lacs salés et alcalins, le plus souvent sous les tropiques, mais également aux hautes latitudes de l’hémisphère sud. Les flamants sont réunis dans l’ordre des phœnicoptériformes qui compte quatre espèces réparties dans trois genres.
Des filtreurs de vase
Pour se nourrir, les flamants filtrent l’eau et la vase à travers leur bec bordé de lamelles. L’oiseau laisse traîner son bec, la tête renversée, de manière que l’extrémité plate de la mandibule supérieure soit tournée vers le fond du lac. La langue épaisse et charnue agit comme un piston en aspirant l’eau et la vase, qui seront ensuite expulsées. Les particules alimentaires sont retenues grâce au filtre que constitue la rangée de lamelles. Les petites espèces, tels le flamant nain ou le flamant des Andes, retiennent des particules très fines et se nourrissent principalement de diatomées et d’algues bleues. Les plus grandes, flamants rouge et rose, préfèrent les crustacés (Artemia), les mollusques (Cerithium), ou des larves de diptères (Ephydra), mais consomment également des algues.
Les habitudes alimentaires très spécialisées des flamants les obligent à se cantonner aux eaux salées ou saumâtres de faible profondeur. Ces milieux aquatiques, plutôt inhospitaliers pour les autres espèces, sont les seuls à héberger les algues unicellulaires et les invertébrés qui composent la nourriture des flamants.
Une reproduction hasardeuse
Les flamants sont des oiseaux très grégaires. Au moment de la reproduction, de spectaculaires parades collectives indispensables au déclenchement des diverses activités de reproduction (accouplement, construction du nid, ponte) animent la colonie. Contrairement à la majorité des oiseaux coloniaux, les flamants changent fréquemment de site de reproduction; ils abandonnent parfois leur nid, et même leur ponte. Ce comportement erratique et vagabond est lié en partie à l’instabilité de leurs ressources alimentaires, dont l’abondance varie beaucoup d’une année à l’autre, selon la pluviosité locale.
Les adultes construisent un nid de boue et de vase dont la hauteur peut atteindre 30 centimètres. La femelle y dépose un œuf unique. Dès son éclosion, le jeune est nourri avec une sécrétion du jabot. Il a alors l’aspect d’une petite oie et son bec n’est pas recourbé. Très vite, il quitte son nid et se mêle aux autres oiseaux de son âge, d’où la formation de crèches impressionnantes qui peuvent réunir jusqu’à 30 000 poussins (flamant nain). A tout moment, les parents se promènent dans la crèche à la recherche de leur petit, qu’ils reconnaissent à sa voix.