Grenouille
Grenouille
La grenouille verte correspond bien à l’archétype du ranidé (du latin rana : grenouille) : de mœurs aquatiques, elle a un corps élancé et hydrodynamique, prolongé par de puissantes pattes postérieures largement palmées, couvert d’une peau à peu près lisse, rendue visqueuse par des sécrétions muqueuses. Cependant, comme toutes les grandes familles, celle des ranidés (650 espèces) compte quelques membres dissidents : certaines espèces sont arboricoles et portent des disques adhésifs aux doigts, d’autres, au contraire, sont fouisseuses.
Les grenouilles typiques (genre Ranci) se rencontrent notamment en Amérique du Xord et en Eurasie. Dans les régions tempérées, elles hibernent pendant la saison froide, dans la vase ou dans un abri proche de l’eau ; au printemps, les mâles appellent les femelles de leurs chants, puis les accouplements s’effectuent dans l’eau.
Les œufs, plusieurs milliers, donnent naissance à des larves appelées communément têtards, en raison de leur tête proportionnellement énorme, qui contient notamment des branchies internes. Ces têtards, après avoir grandi et s’être munis d’une paire de pattes, puis de deux, montrent un remaniement considérable de toute leur anatomie : c’est la métamorphose; ils ont alors l’aspect d’adultes en miniature, respirent par des poumons (ainsi que par la peau et les muqueuses), et quittent plus ou moins complètement le milieu aquatique.
Espèce ou klepton?
Des travaux récents ont montré que l’apparition des grenouilles vertes décrites par Linné sous le nom de Rana esculenta (grenouille comestible) nécessite la présence, lors de la fécondation, d’un parent d’une autre espèce – véritable celle-là. Les grenouilles vertes -volent» donc une partie de leur génome, soit à R. lessonae, soit à R. ridibunda (deux autres grenouilles vertes), le reste provenant d’un des parents R. esculenta. La présence d’une seule des espèces véritables est suffisante, mais nécessaire : en France, il s’agit presque toujours de R. lessonae. On appelle «klepton» ce type de population obtenu par «emprunt» d’une partie de patrimoine génétique. Logiquement, la grenouille verte est intermédiaire entre les deux espèces parentales, par ses dimensions, sa coloration, le développement de certains caractères – notamment le tubercule métatarsien, callosité située près de la base du plus petit orteil, et aussi par son éthologie.
La grenouille verte (R. kl. esculenta, kl. pour klepton), mesure en moyenne 10 centimètres de long et fréquente le bord des étangs ; R. lessonae (7 cm), jaune- vert, vit près des petites mares ; la grenouille rieuse R. ridibunda (de 12 à 14 cm), vert foncé à brun verdâtre, habite de préférence aux abords des grandes étendues d’eau et des rivières.
L’identification certaine de ces trois formes demeure néanmoins affaire de spécialistes, d’autant plus que le lâcher dans la nature de formes apparentées, étrangères à notre faune, vient encore compliquer la situation.