Hémicordés
On connaît une centaine d’espèces d’entéropneustes (ou balanoglosses). Ils sont enfouis pour la plupart dans le sable des bords de mer, en zone tropicale, mais il en existe aussi sur les plaines abyssales. En Europe, le grand balanoglosse des rivages de l’Atlantique se signale, à marée basse, par un tortillon de sable volumineux.
La chasse au balanoglosse
Dans un rayon de 1 mètre, de larges trous marquent les différentes entrées du terrier. Pour le capturer, il faut pelleter le sable sur une surface de 1,50 m de diamètre autour du tortillon et 60 centimètres de profondeur. On dégage alors un gros ver de 20 à 30 centimètres de long.
Sa partie antérieure, ou proboscis, chargée de fouiller le sable, est essentiellement musculeuse ; elle contient aussi un diverti- cule du tube digestif formé de grosses cellules, la stomocorde, qui n’a pas vraiment de rapport avec la corde des cordés. L’orifice buccal est situé entre le proboscis et le segment suivant, le collier. Le tronc – de beaucoup la partie la plus longue – renferme le tube digestif; il débute par le pharynx, perforé intérieurement de deux rangées de fentes en U qui s’ouvrent à l’extérieur du corps par un pore rond. On considère que cette structure est l’équivalent de la branchie des tuniciers ou des fentes branchiales des poissons. Le tube digestif se prolonge par une région hépatique et se termine par un anus. Le balanoglosse se nourrit surtout en ingérant du sable, comme un ver de terre, mais il crée aussi un courant d’eau dans son tube et capture les particules en suspension.
Les sexes sont séparés, ovaires et testicules s’ouvrant directement à l’extérieur par des pores situés en arrière du pharynx. Selon les espèces, la taille des œufs est très différente. Les petits œufs donnent des larves planctoniques à ceintures ciliées, ressemblant beaucoup aux larves d’étoiles de mer; la métamorphose fait disparaître ces structures pour laisser place à de petits entéropneustes. Les gros œufs, riches en vitellus, ont un développement direct.
Cephalodiscus et rhabdopleures
Ce sont de petits animaux marins coloniaux qui vivent dans des tubes chitineux. Très différents des entéropneustes en apparence, la structure de leur corps est néanmoins voisine. Le proboscis se présente sous forme de tentacules et d’un disque plat. Le collier, très court, porte sur son dos des bras munis de tentacules ciliés. Le tronc prend une forme globuleuse et l’anus est reporté dorsalement à la base des tentacules. Le pharynx se réduit à deux fentes chez les Cephalodiscus. La bouche est une grande fente sous le disque oral. Le tronc se prolonge par un pied sur lequel se forment les bourgeons; les nouveaux individus se détachent, et vont occuper les tubes vides, ou en construisent d’autres. Les colonies de rhabdo¬pleures sont formées de tubes chitineux annelés, et les individus restent unis par un stolon noir, qui parcourt toutes les ramifications de l’ensemble.