Hirondelles
Les hirondelles, dont 75 espèces ont été décrites à travers le monde, sont toutes réunies dans la famille des hirundinidés. Au sein des passereaux, les hirundinidés forment une famille homogène et bien à part. Le mode de vie aérien des hirondelles les a façonnées de telle manière que toutes les espèces se ressemblent étonnamment : de longues ailes pointues, une queue longue et souvent fourchue, des pattes courtes qui leur permettent néanmoins de marcher, un bec court, triangulaire et plat. Seules la taille (entre 10 et 24 cm) et les teintes du plumage varient d’une espèce à l’autre. Naguère, on les croyait apparentées aux martinets (Apussp); en fait, il s’agit simplement d’une convergence de forme due à des modes de vie semblables.
L’Afrique est très certainement le berceau à partir duquel les hirondelles se sont réparties, jusqu’à aujourd’hui, sur l’ensemble de la planète, excepté les régions polaires arctiques et antarctiques. Certaines espèces ont une aire de distribution très localisée, alors que d’autres, telles les hirondelles de cheminée et de rivage, ont colonisé plusieurs continents.
Se déplacer pour se nourrir
De nombreuses espèces d’hirundinidés entreprennent des migrations régulières. Au printemps, elles gagnent leurs secteurs de reproduction ; à l’automne, le voyage inverse les conduit vers leurs quartiers d’hivernage. La longueur du trajet varie d’une espèce à l’autre. Les hirondelles de cheminée qui nichent en Angleterre hivernent en Afrique du Sud, un voyage de 8 500 kilomètres, tandis que certaines populations d’hirondelles de rocher se reproduisent dans le sud de l’Europe et passent la mauvaise saison en Afrique du Nord.
Durant leur migration, les hirondelles voyagent de jour, à basse altitude, et s’alimentent au fur et à mesure de leur progression. Cependant, pour traverser des régions dépourvues d’insectes, comme le Sahara, elles puisent dans leurs réserves de graisse. Leur régime alimentaire étant composé uniquement d’insectes volants, elles ne pourraient pas passer l’hiver dans les régions tempérées, qui en sont alors dépourvues. En revanche, elles regagnent ces régions au printemps, car les ressources alimentaires y deviennent abondantes et plus prévisibles que dans la plupart des régions tropicales.
En Afrique, ce sont les précipitations qui déterminent les mouvements d’hirondelles. Plusieurs espèces, comme l’hirondelle paludicole, occupent certaines régions au moment où elles sont inondées, se reproduisent, puis gagnent d’autres secteurs. D’autres espèces attendent le début de la saison humide, période au cours de laquelle les insectes sont le plus abondants, pour se reproduire.
Le partage de l’espace
Toutes les hirondelles sont insectivores. Lorsque plusieurs espèces occupent la même aire géographique, elles deviennent des compétiteurs potentiels. Cependant, chaque espèce exploite les ressources alimentaires communes de façon particulière. Dans nos régions, l’hirondelle de cheminée chasse des insectes vers 7 à 8 mètres d’altitude. L’hirondelle de rivage trouve généralement, vers 15 mètres, des insectes plus petits. L’hirondelle de fenêtre exploite l’étage supérieur, autour de 22 mètres. Les hirondelles laissent le soin au martinet noir, excellent chasseur aérien, de monter à 29 mètres pour attraper de minuscules insectes.